Matthieu 12, 1-8

Les disciples sont en chemin avec Jésus un jour de Sabbat. Ils ont faim et arrachent des épis dans un champ pour les manger. Au regard des pharisiens, leur geste correspond à celui d’un moissonneur, or « moissonner » est interdit durant le sabbat. Les pharisiens règlent leur vie religieuse en fonction du permis et du défendu … et surtout, ils jugent et condamnent tous ceux qui ne respectent pas ces commandements.

Prenant appui sur la Torah, Jésus défend alors ses disciples face à cette condamnation : rappelez-vous David … et les prêtres qui, dans le Temple, posent des actes interdits le jour du sabbat sans le profaner pour autant !

Or, il y a ici QUELQUE CHOSE de plus grand que le temple. Jésus cette fois-ci ne parle pas de lui-même qui pourtant est plus grand que le temple et maître du Sabbat, mais il parle de QUELQUE CHOSE qui est plus grand que le temple.

Et il continue, disant : « Je prends plaisir à la miséricorde, et non aux sacrifices (7) ». Voilà donc cette chose plus grande que les sacrifices et les règles des pharisiens … c’est la MISERICORDE !

Ainsi, Dieu préfère-t-il l’offrande et l’odeur de la miséricorde à celle des sacrifices : « Je désire la miséricorde et non le sacrifices » (Os 6, 6). « Que m’importe le nombre de vos sacrifices ? … Les holocaustes de béliers, la graisse des veaux, j’en suis rassasié. Le sang des taureaux, des agneaux et des boucs, je n’y prends pas plaisir … Cessez d’apporter de vaines offrandes ; j’ai horreur de votre encens… » (Is 1, 11.13).

Dieu préfère que nous offrions aux autres une parole, un geste, un regard de miséricorde, plutôt qu’un sacrifice qui n’est que pour lui-seul. Il s’efface pour que nous nous tournions vers nos frères, car c’est en eux qu’il est honoré. La miséricorde est comme une source qui jaillit et coule d’un cœur aimant, or, on n’arrête pas une source, même le jour du Sabbat ! Que notre amour soit comme un fleuve intarissable, qui ne s’arrête pas au permis et au défendu … qu’il emporte toute mesquinerie, tout jugement, toute condamnation, dans son flot tumultueux !

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