Matthieu 17, 22-27

“Les fils sont libres. Mais pour ne pas scandaliser les gens…”
Si la liberté est une autosuffisance, est-ce qu’elle restera une vraie liberté ?
Sinon, est-elle alors une liberté conditionnée ? Une liberté conditionnée est-elle une vraie liberté ?
Que peut être la liberté des fils alors ?
Il y a liberté et liberté. Je peux être libre en faisant ce que je veux, sans tenir compte des autres. Dans ce premier cas le plus important c’est ce que je pense et ce que je veux faire. Cette phase de liberté s’appelle “égoïsme” où je reste le centre du sujet. C’est une liberté d’autosuffisance. Même le mal m’est permis. Et dans ce cas là personne n’a le droit d’intervenir. Car Dieu m’a créé jusque là. Même Dieu a à respecter ma volonté, mon refus.
Ce que nous venons de décrire n’est pas seulement une question d’égoïsme mais aussi une revendication, qui se situe au niveau des droits. Dieu ne nous accorde pas une liberté à un niveau donnant, donnant. Il veut faire de nous des fils. C’est à dire soumettre notre propre volonté à la sienne.
C’est ce que Paul écrit à la communauté des Corinthiens au chapitre 10 : “toutes choses me sont permises, mais toutes choses ne sont pas convenables; toutes choses me sont permises, mais toutes choses n’édifient pas”.
Mais la liberté des fils est autre : c’est une puissance. Sa toute puissance vient d’une limite qu’elle s’impose pour donner place à un Autre. C’est un battement d’aile de l’Esprit. Où Il consume en nous tout ce qui n’est pas Dieu et il le brûle dans son feu d’amour. Cela perturbe, car cette dernière est une blessure, une fente dans notre histoire où il faut l’occuper. C’est “la Place” de Dieu. Mais dans cette place, une réorganisation des priorités est à mettre au jour. La première c’est Dieu.
Cela nous apprend à marcher pas à pas avec Lui. Cette puissance de liberté puisqu’elle est habitée par le vent de l’Esprit, comprend à partir de son expérience que la transmission ne peut être qu’ avec les autres. C’est pourquoi Jésus tient compte des tout-petits dans ce texte quand il demande à Pierre de ne pas scandaliser les gens. Ce qui est libre en moi, peut ne pas être encore libre chez les autres. Tenir compte des autres c’est cheminer avec eux et savoir Etre un témoin de Dieu sur leur chemin. En un mot savoir articuler ce vent violent de liberté en faisant de notre expérience un autre Verbe dans la vie des autres.

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