Matthieu 18, 15-20

Juste avant notre texte, nous lisons la parabole de l’homme qui laisse ses 99 brebis pour partir à la recherche de l’égarée (v12-14) et juste après nous entendons l’appel à pardonner jusqu’à 77 fois (v21-22). « Si ton frère vient à pécher… » (v 15), il s’agit donc de le sauver, de restaurer la communion brisée, non d’exclure le frère et de l’abandonner dans sa faute.

La méthode proposée par Jésus privilégie le dialogue (seul à seul v15, avec l’aide de quelques autres v 16, avec l’aide de la communauté v17) et la liberté : « S’il ne t’écoute pas » (v16.17). La liberté de l’autre reste entière. « Qu’il soit pour toi comme le païen et le publicain » (v17). Si à l’époque, la communauté juive considérait ces 2 catégories comme impurs et s’en tenaient éloignés, ce ne fut pas la pratique de Jésus qui allait vers ou laissait venir à lui les brebis égarées (Mt 8, 5-10 ; 9,9-13 ; 15, 21-28). Il semble qu’il y est là une invitation aux disciples à faire de même.

Au v 18, lier et délier, le pouvoir conféré à Pierre (Mt 16,19) est étendu à tous. Tous, nous pouvons fermer ou ouvrir le chemin de la relation. Cheminer prend du temps. Parfois les obstacles à la relation sont si importants qu’ils requièrent l’intervention de plus grand que soi pour en venir à bout (v19-20).

Une amie m’a témoigné avoir prié longtemps, avec persévérance, pendant des années, pour que le Christ vienne pardonner en elle une situation impardonnable. Jusqu’à ce jour, où à l’occasion d’une conversation téléphonique, elle s’est rendue compte qu’elle était totalement déliée vis-à-vis de son offenseur.

 

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