« Veillez car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient »
Cette parabole peut nous parler de notre rapport au temps. Le serviteur fidèle vit chaque jour comme étant susceptible d’être le jour du retour de son maître. Il veille, il veille fidèlement sur ce qu’il lui a confié, sur les gens de sa maison en leur donnant la nourriture au temps voulu. Le mauvais serviteur se dit en lui-même « Mon Maître tarde ». Comment peut-il dire que le maître tarde puisqu’il ne connaît ni le jour, ni l’heure de son retour ? Il se fait maître du temps qui s’écoule, qu’il considère comme un temps d’attente superflu et sa vigilance s’effondre. Il ne veille plus sur ses compagnons, mais les frappe et il prend du bon temps pour lui, pour manger et boire avec des ivrognes. L’un habite le temps, l’autre le dilapide. Dans la pensée juive, l’homme hébreu est « celui qui passe », sa vocation est d’habiter et de parcourir le temps comme si le temps était pour lui un souka, une cabane où il demeurerait et qu’il visiterait. Ce n’est pas le temps qui passe c’est lui qui passe dans le temps. Interrogeons-nous : suis-je un passant et un visiteur qui demeure dans le temps, me laissant accueillir par lui et ce temps devient plein ou bien ai-je une mainmise sur le temps qui passe inexorablement en vaines occupations ?
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