L’évangéliste vient de rapporter le « réveil » de la fille d’un notable et la guérison d’une femme malade depuis 12 ans. Étonnante rencontre de cette dernière avec celui que 2 aveugles suiveurs apostrophent maintenant, avec force et vigueur, sous le titre de « fils de David ». Ils vocifèrent et lui demandent d’avoir « pitié » d’eux. Mais rien ne se passe pour eux en chemin.
C’est dans un lieu d’intimité et de familiarité qu’à son tour, Jésus les interpelle : « M’accordez-vous votre confiance ? » Le préalable à la rencontre, c’est encore et toujours la confiance, le déplacement que chacun opère entre ses propres certitudes et repères, et ce qu’un autre peut proposer et opérer. Jésus ouvre le dialogue avec ceux qui ne pouvaient pas marcher et vivre autrement que de nuit, et ceux-ci s’engagent : oui, nous avons foi en toi. Nous savons que tu te laisses toucher au plus intime de toi-même par nos faiblesses et maladies.
Que se passe-t-il alors ? Cet homme Jésus touche les yeux des aveugles, communie à leur cécité ; et dans le même mouvement, il les situe, les installe, sur leur propre parole. Il leur dit que celle-ci est efficace et porte des fruits. « Les yeux s’ouvrent » ! Le « fils de David » assortit cela d’une autre parole, d’une mise en garde sérieuse. Pas de publicité, pas d’enthousiasme qui déborde, pas de bruit. On a besoin de temps et de silence pour reconnaître qu’elle est véritablement l’œuvre de Dieu qui opère ici, maintenant. L’espérance en celui qui est attendu et rencontré doit être passée au crible des épreuves…
Suivre parfois sans savoir vraiment pourquoi, oser crier et exposer sa détresse, entrer dans l’intimité d’une rencontre, risquer sa confiance, recevoir un surcroit de vie, et attendre le moment de Dieu pour raconter ses merveilles.
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