Matthieu l’Evangéliste parle de lui-même… Et ce n’est pas pour se vanter. Il est un publicain, percepteur d’impôts. Ces gens-là sont mal vus parce qu’ils sont souvent des profiteurs, et des voleurs. Habituellement, on leur dit « va-t’en », « pars d’ici », « ne t’approche pas de moi », … car on ne les aime pas.
Et Jésus, qui bouleverse toujours les habitudes, lui dit « viens et suis-moi » ! Dès lors qu’il appelle Matthieu, il lui ouvre une porte, il lui ouvre une chance. Sa vie bascule sur deux petits mots ! Jusqu’ici, il n’avait pas entendu d’appel, ou bien personne ne l’avait appelé, il n’avait pas vu la main tendue vers lui, ou personne ne lui avait tendu la main pour qu’il devienne un homme debout.
Jésus appelle un homme, et celui-ci le suit … Cet appel unique a cependant aussi une dimension sociale. L’appel de Jésus, et la réponse de Matthieu entraînent les amis de Matthieu, des publicains et des pécheurs, des gens peu recommandables, à aller eux aussi vers Jésus qui les accueille avec joie.
Les ennemis de Jésus, quant à eux, cherchent à semer la zizanie et à détruire ce petit groupe hétéroclite, ce ramassis de gens qui constituent, avec les disciples du Rabbi, une nouvelle communauté.
Mais, ce groupe ne sera pas si facilement détruit, car son ossature est la reconnaissance de chacun dans le regard aimant de Jésus : chacun a pu reconnaître en vérité sa faiblesse et en même temps sa capacité à changer de vie, le potentiel de bonté qui est en lui. Cette communauté se constitue non sur la perfection extérieure, mais sur le désir de se relever et de marcher ensemble dans une nouvelle existence où chacun a besoin des autres. Ainsi, Jésus ne nous appelle pas seul à seul, mais à travers l’un, il cherche à toucher l’autre. Et le climat de sa communauté n’est plus au jugement et à l’exclusion, mais à l’accueil et l’amitié pour tous, sans exception.
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