« Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure » (v.13). Toute la vie de sainte Thérèse Bénédicte de la Croix aura eu la couleur de cette veille de l’Heure de la Croix, mystère auquel elle a été associée par sa vie, le choix de son baptême reçu à l’âge de 31 ans, suivi de son entrée au Carmel à l’âge de 42 ans, jusqu’à sa mort offerte « allons pour notre peuple », le 9 août 1942, dans le camp de concentration d’Auschwitz, elle a tout juste 51 ans.

Sa vie est totalement en cohérence et unifiée par la Croix de son Sauveur et de son frère en religion, qu’elle découvre comme son « époux », au fil de sa recherche et de sa quête de la Vérité, toute centrée vers la Lumière qui est le Christ, refusant à prendre part au mal qui, en son temps, est celui du Nazisme et du génocide du peuple auquel elle appartient et appartiendra de toute éternité, au delà de son baptême et de la vie religieuse.

La parabole dix jeunes filles invitées à des noces lui ressemble. Les dix s’endorment en attendant l’époux qui tarde à venir, mais Édith, s’intègrent aux cinq prévoyantes, aux cinq amoureuses qui ne peuvent pas rater le Rendez-vous, celle de l’Heure qui est venue. L’huile de l’amour, de la foi et de l’espérance habite son cœur, elle est prête à donner toute sa vie, en solidarité avec ceux et celles qui souffrent.

« Une carmélite[1] » Elle est une âme en adoration, livrée à l’agir divin, / Unie à lui à travers tout. / Le cœur au Ciel, brûlant du feu divin. / Elle a trouvé l’unique nécessaire, l’être de Dieu, lumière et charité, / Elle enveloppe le monde dans sa prière, dans un apostolat véritable.

[1] Edith Stein, Traduction Cécile Rastoin, Malgré la nuit, poésies complètes, Ad Solem Editions SA, Genève, 2002, p.165.