Luc 14, 12-14

© Le festin de Babette

Lorsqu’il est question de déjeuner, dîner, festin, Jésus nous surprend par ses gestes, paroles et invitations : c’est comme s’il nous convoquait en ce lieu d’accueil, d’hospitalité à penser et vivre autrement.

Jésus choisit de nourrir une multitude de foules plutôt que de les renvoyer ; Il change l’eau en vin à Cana ; il parle d’une parabole où un roi, massacrerait ses invités qui ne viennent pas au déjeuner….Et ici, nous sommes tout aussi surpris alors qu’il demande d’inviter les plus pauvres de pauvres !

Jésus désire nous déplacer et tout devient alors si troublant pour nous. Et ce dernier appel semble presque de trop, impossible.

Dans l’Evangile, les récits de repas sont étonnement plus fréquents que ceux où Jésus prie. Et il choisira le repas comme le lieu par excellence du don de lui-même. Alors comment entrer dans le mystère de l’Eucharistie, si nous n’apprenons pas à penser tout repas autrement ? Jésus n’a eu de cesse de vivre des repas atypiques avec ses disciples, jusqu’à celui du Jeudi de Pâques.

Jésus invite à ouvrir un espace où le « don en retour » ne sera pas entre nos mains. L’Eucharistie est un lacher-prise qui se prépare en chaque repas, « l’un des voyages le plus surprenant, que l’on puisse faire : franchir les obstacles qui séparent le monde entre étranger et familier » (Jose Tolentino Mendonça, « Le temps et la promesse »)

Un commentaire

  1. QUAND TU DONNES UNE RECEPTION, INVITE DES PAUVRES … ILS N’ONT RIEN À TE DONNER EN RETOUR : CELA TE SERA RENDU À LA RESURRECTION DES JUSTES (Lc 14, 12-14). Celui qui prend l’initiative d’offrir un banquet, a certainement les moyens de réaliser ce désir. Ce n’est pas d’abord pour chercher un quelconque honneur, mais, pour partager une joie, communier avec d’autres, surtout ceux qui sont dans l’impossibilité de le faire. Or, faire pour les autres ce qu’ils n’ont pas la possibilité de faire, c’est leur donner aussi la grâce et l’opportunité de vivre ou d’expérimenter une joie fraternelle. La charité n’est pas forcément un jeu de réciprocité, surtout quand nous l’exerçons envers les pauvres et ceux qui sont privés du nécessaire vital. La charité désintéressée nous permet de côtoyer les couches plus défavorisées, ceux dont on s’en préoccupe très peu. Elle est l’espérance de tous ceux qui ont perdu toute espérance à la vie, la voix des sourds-muets, la lumière des aveugles. La charité désintéressée est une action de bien, mais sans retour immédiat. Elle est le signe que le cœur de l’Homme est toujours riche d’amour, malgré les crises de haine, de jalousie, d’hypocrisie et d’orgueil qui nous habitent sans cesse. Ouvrir sa charité et son cœur aux pauvres sans défenses et sans moyens, c’est aussi montrer que l’amour n’est pas une affaire de calcul, de purs intérêts et d’égoïsme. De même, l’hospitalité ne peut se limiter simplement à nos connaissances, à nos riches relations ou encore à un jeu de ‘‘donner-recevoir’’. La véritable hospitalité va au-delà des apparences, pour rejoindre la réalité profonde, le cœur le plus intime, la douleur la plus grande, le mal le plus profond, afin d’apporter une nouvelle lumière d’espérance. Et DIEU ne s’est pas contenté de fréquenter uniquement les riches, mais aussi les pauvres, les malades, les estropiés. Dans la mesure où la pauvreté et même la maladie, ne sont pas des fatalités de notre nature humaine, mais simplement une autre face cachée de cette nature, dans toute sa fragilité et sa faiblesse. Inviter le pauvre à notre table, c’est donc réduire les barrières et les distances, supprimer l’esprit de discrimination et surmonter les murs du rejet et de l’exclusion. Bon début de semaine de méditation et de travail
    Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua

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