« En avant toute ! » …

Coup de cœur pour Mary Poppins 2

Elle arrive en descendant du ciel avec son parapluie canard…  Mary Poppins est revenue sur nos écrans depuis décembre 2018, mais, en ce temps de confinement et de climat sombre et anxiogène, si besoin était d’un petit « boost » d’espoir, de légèreté et de fantaisie, ce film sera bien à propos et à regarder sans modération et dès ce soir !
« En avant toute ! » ; « youpla ! » ; « flipitiflop » ; « luminomagifantastique » !

CRITIQUE PRESSE :

« Cette fois, Marshall réussit à rapiécer du vieux avec du neuf, probablement grâce à la nature même de ce récit qui assume les sutures foutraques sous couvert de sorcellerie, et de cette dame qui ouvre en grand les frontières de l’imagination, se moque du passé, du futur, et s’occupe de ce qui doit être résolu, là, à présent : c’est-à-dire réinjecter un peu de fraîcheur et d’espoir dans un monde qui en manque cruellement » (Libération).

Rappel mémoire, transmission de bonne humeur et recette pour l’ouverture à un avenir (toujours) meilleur si l’on regarde la vie à hauteur D’ENFANCE

La nounou hors d’âge est revenue sur notre grand écran. Après une première réaction de crainte (les suites au cinéma sont souvent moins créatives) et de méfiance (comment oser toucher à un monument référence de notre imaginaire enfantin ? et surtout oser remplacer l’irremplaçable Julie Andrews ?), c’est vraiment l’émerveillement et l’optimiste aux couleurs qui l’ont remporté.

La grande réussite de Rob Marshall est d’avoir pu toucher ses nouveaux spectateurs comme les anciens, grâce à une astuce narrative : garder la structure du récit initial avec les mêmes rencontres et les mêmes types de personnages tout en les actualisant. Les jeunes sont éblouis de la découverte et les anciens touchés de cette re-visitation. 

Ainsi, ce n’est plus Bert en homme orchestre qui ouvre l’épisode mais un autre jeune-homme Jack de la deuxième génération qui lui ressemble, il n’est pas ramoneur mais allumeur de réverbères. On ne rentre plus dans les dessins sur le trottoir mais on plonge dans les profondeurs bleutées d’un bain moussant ou dans les décors d’un bol en porcelaine. Au parc, on ne joue plus au cerf-volant mais au ballon de baudruche. Les rangements et nettoyages se font presque par magie dans un ballet de feuilles volantes, mais sans claquement de doigts. On ne chante plus « supercalifragilisticespidélilicieux » mais « luminomagifantastique ». L’amiral Boom tire toujours son canon à heure fixe, mais a maintenant quelques minutes de retard sur Big Ben. Ce n’est plus l’hurluberlu oncle Albert qui monte au plafond mais une lointaine cousine russe de Mary Poppins, Topsi Tropotrepolovsky, qui tous les deuxièmes mercredis du mois, se retrouve à l’envers. On ne répare plus les cerf-volants déchirés mais les bols ébréchés, métaphores de nos vies fragiles. Les « méchants » ne sont plus les vieux messieurs de la Banque qui ennuyaient Feu Mr Banks, mais les huissiers harceleurs et le neveu d’un des anciens directeurs qui veut la ruine de la famille. Les enfants ne sont plus deux (Jane et Michaël), mais trois (les jumeaux : Annabel et John, et leur petit frère Georgie). Feu Mrs Banks, femme engagée comme suffragette a légué la ferveur de son combat social à sa fille Jane, qui elle, se bat pour le parti des travailleurs. Le père n’est pas absent à cause de son travail à la banque mais par son veuvage, et la mère se fait absence et silence parce qu’elle est morte…
Et Mary, alors ? « Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre » mais… la magie opère par les indéfectibles parapluie canard bavard, son grand sac fourre-tout, ses bottines XIX
e siècle, son sens aigu de l’observation et ses répliques lapidaires.

La mission de la nouvelle Mary Poppins, qui n’a changé ni ses méthodes ni la fraîcheur de son teint, est de rassembler la famille dans la demeure familiale en danger, mais surtout de laisser les enfants être des enfants, et de permettre aux adultes de retrouver le chemin léger de leur propre enfance dans l’abandon et la confiance. Au programme de sa salvatrice action : un deuil, la ruine et la perte de la maison de famille à accueillir et surmonter, des cauchemars à vivre, des peurs à exorciser, et la folie à apprivoiser. Notre acrobatique messagère est revenue avec des forces à puiser dans l’inépuisable imaginaire duquel sont aussi sortis tous nos contes universels et intemporels.

Il y a donc beaucoup de simplicité et de bonheur à entendre la bonne nouvelle révélée aux tout-petits. Celle qui descend du ciel (je ne met pas de « c » majuscule) et accompagne les traversées, a pour mission de nous faire sourire et espérer des jours meilleurs. 

Le film pétillant est, d’autre part, truffé de paroles de sagesse, en voici quelques-unes glanées tout au long du film :

  • Rester jusqu’à ce que la porte s’ouvre.
  • Quelle merveille si a l’école on faisait des choses vraiment folles.
  • On doit réparer ce que l’on a cassé.
  • Rien n’est impossible pas même l’impossible.
  • Nous sommes sur le point de vivre une aventure ne vous posez pas trop de questions inutiles.
  • Vivre ses rêves.
  • Mary Poppins n’explique jamais rien !
  • Ne jamais se fier aux apparences : un livre est beaucoup plus que ce que l’on pense, la moindre phrase a presque toujours à un double ou même triple sens. Il faut lire entre les lignes, être à l’affut du moindre signe. Les premières apparences sont merveilleuses mais les apparences sont trompeuses.
  • On ne perd jamais vraiment ce que l’on croit avoir perdu. 
  • La nuit on ne voit pas où vont les choses.
  • La nuit on retrouve ce que l’on a perdu, ce qu’on a aimé toute sa vie ce qui s’envole un jour se pose, change de place, joue aux frontières du monde, se cache comme les rimes sous la prose.
  • Les rêves ouvrent grand les portes, parfois votre amour est plus puissant que tout, les souvenirs vivent encore en vous.
  • Malgré nos larmes rien ne efface.
  • Votre maman vous ouvrira un chemin de roses pour vous faire voir enfin là où vont les choses.
  • Aujourd’hui ou jamais, telle est ma devise !
  • Ça vaut le coup d’essayer aujourd’hui ou jamais, telle est ma devise !
  • Quand l’alphabet commence par z et finit par A : c’est bon d’avoir un autre point de vue. Quand on pense que c’est le monde à l’envers, la meilleure chose à faire c’est de suivre le mouvement.
  • Quand on ne voit plus la vie en rose, changer le point de vue arrange les choses.
  • Ce bol n’a aucune valeur mais cela ne l’empêche pas d’être magnifique. Tout dépend comment on voit les choses.
  • Petits mots utiles pour retrouver son entrain et sa bonne humeur : « En avant toute ! » ; « youpla ! » ; « flipitiflop » ; « luminomagifantastique ».
  • Ce n’est pas le chemin le plus direct, mais ça l’est aujourd’hui.
  • Essayer de faire voir les choses sous un autre angle.
  • Chaque fois que l’on veut arranger les choses c’est pire qu’avant…
  • Vous tourner en rond dans le brouillard car vous êtes plus préoccupés par l’endroit d’où vous venez que de l’endroit où vous allez.
  • Perdu ? ça dépend de l’endroit où l’on va…
  • Totalement perdu…? Je cherche toujours une petite lumière pour m’éclairer.
  • C’est le moment d’éclairer le chemin, pour arrêter de voir le monde en noir, transformer la nuit en jour grâce à nos flammes.
  • On fait quoi maintenant ? On suit la lumière…, dans les égouts ? 
  • Nous n’avons pas perdu [nos défunts] pas tout à fait. Quand ceux qu’on pleure s’en vont, c’est qu’ils changent de place, nos morts changent de place si vous songez à eux, soir après soir, c’est qu’ils ne sont pas loin.
  • Je croyais veiller sur eux, mais c’est eux qui veillaient sur moi.
  • La plupart des sages ont tendance à trop réfléchir, c’est une évidence.
  • On peut remonter le temps…
  • Se souvenir d’avoir un cœur d’enfant, quitter le sol, se souvenir de tout ce qui est impossible, hors du temps, oublier les problèmes…
  • Les nuages sont là, mais ça ne m’empêchera pas d’épousseter les étoiles.
  • Les adultes auront tout oublié…
  • Liste de phrase interdites car « ANTI Mary Poppins » :
    – A-t-on jamais vu ça ?
    – Si ça n’aucun sens c’est que ce n’est sûrement pas vrai…
    – Se méfier des fariboles et du non sens et de notre imagination.
    – Garder les pieds sur terre et éviter les moindres faux pas…
    – Vous leur avez bourré le crâne de choses qui n’ont ni queue ni tête.
    – C’est impossible…
    – Je ne vois pas pourquoi.
    – C’est ridicule, grotesque et puéril !
    – C’est surement faux.
    – Qu’est-ce que c’est ce charabia ?

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