IL N’Y A PAS DE…

IL N’Y A PAS DE « MODELES »…

C’est bien d’évoquer ce dimanche que Jésus a vécu dans une « vraie » famille, avec ses joies et ses soucis. C’est le mot « modèle » qui me gêne! Une Famille « modèle » ça n’existe pas. Chaque famille est originale. Aucune ne ressemble à une autre et c’est tant mieux. Parfois la vie en famille est souriante et fait vivre de beaux moments, de belles aventures. Parfois elle est cruelle, laissant les parents et les enfants désemparés, blessés, submergés par les soucis ou la malchance. Les échecs, les maladies, les drames…

Familles de 2023-2024 j’ai beaucoup de respect pour vous ! Pour toutes. Moi le vieux célibataire qui ne connait pas grand chose à une vie de couple ou de père, je serais mal placé et prétentieux de proposer des critères de vie familiale « idéale » !!! Mais j’ai deux yeux toujours bien ouverts et durant ma longue vie j’ai croisé tant de familles ! Vous permettez que je vous dise celles que je connais un peu ?

Je connais des FAMILLES qui certes ne sont pas parfaites mais savent se « battre » jour après jour pour que leur couple aime se retrouver enfin le soir et se regarder avec tendresse. Des familles où l’on veille à ce que les décisions prises soient pour le bien-être et l’épanouissement de leurs enfants, pour que, le « plus grand ou la plus grande » apprennent la liberté sans courir le risque d’être abîmés par les écueils, les dangers de la vie « loin de la maison » ! Parfois ça marche parfois ça ne marche pas… Je connais des familles où l’on peut se parler, s’écouter sans se crier dessus en permanence, où l’on essaye de valoriser chaque enfant si différent, parfois si fragile… Des familles ou autour de la table on se raconte sa journée. Des familles où les vacances- même trop courtes- sont une chance pour tisser, renouer les liens entre tous… Je connais l’étonnante force de ces familles où l’un des enfants n’est pas « comme les autres » comme on dit. Un enfant « Soleil » ! Je connais des familles qui ont vécu ou vivent encore la séparation, le divorce, l’abandon, mais savent donner à leurs enfants toutes les chances de grandir pour que chacun se relève et accueille sans honte ni colère continues, l’absence du papa ou de la maman… Oui je connais des familles où le spectre du chômage est bien présent, destructeur, où l’alcool, la violence, la dépression ont envahi le quotidien… Mais qui ont décidé -ou décideront un jour, j’espère – d’inventer une vie « différente » où l’amour aura toujours sa place… Familles qui inventent leur vie au quotidien, refusent de céder à l’habitude sournoise qui ne construit plus rien, cherchant -à leur façon- à faire de cette famille- la leur- un lieu où, comme à l’école- on « apprend à grandir ». A 8 ans comme à 40 ans ! Ces familles où l’on apprend à s’aimer en trébuchant, maladroitement,. Ces familles où on laisse l’affection, l’attention, l’humour aussi, mener la danse ! Avec un mélange d’erreurs et de maladresses, mais une sacrée bonne volonté !!! Dieu se sent bien, Dieu se sent à l’aise dans les familles des Hommes ! Dans toutes les familles humaines ! Il s’est senti si bien dans cette famille comme les autres et pourtant originale, du village de Nazareth. Alors, familles de tous les horizons, de tous les visages, de toutes les formes, y compris les Familles Religieuses d’ailleurs ! J’ai envie de vous redire, en posant le pied sur 2024, que j’ai et garderai toujours beaucoup de respect pour vous…

Texte : Jean Bosset
                                      Illustrations : Aude de Kerangué

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