Entre les scènes et la Cène, tu accompagnes notre désir.
![Bartolomeo Manfredi, Scène de taverne avec un joueur de luth](https://i0.wp.com/fomo-vox.com/wp-content/uploads/2019/10/ALANA-Manfredi-1024x683.jpg?resize=500%2C334&ssl=1)
Ta couleur, ton parfum et ta texture, qui varient à l’infini, appellent à chaque fois un nom. Le nom d’une ivresse. À ce nom nous venons à chaque fois en ajouter un autre ; nous venons ajouter un regard, un odorat, une attitude, un corps et un désir. Un désir qui appelle telle ivresse. Une ivresse qui révèle tel désir.
![](https://i0.wp.com/www.carmelsaintjoseph.com/wp-content/uploads/2020/02/vin.jpg?resize=500%2C332&ssl=1)
L’excès te vole ta fonction et défigure ton nom. L’excès brise l’harmonie de la table au lieu de la renforcer, de l’enrichir et de l’intensifier. J’ai appris à t’approcher en apprenant à me connaître et à savoir ce que c’est que de partager le plaisir. J’ai appris que la juste mesure n’est pas la même pour tous, mais qu’il y a toujours une juste mesure à découvrir pour ne pas t’humilier, pour ne pas te gaspiller dans un corps qui voudrait se fuir au lieu de s’habiter.
![](https://i0.wp.com/www.carmelsaintjoseph.com/wp-content/uploads/2020/02/la-cene.jpg?resize=500%2C353&ssl=1)
Et lorsqu’un jour j’ai découvert une ivresse dont tu n’étais pas la source, j’ai compris ce que tu as toujours su : Il est notre désir. Et si tu es là, si tu demeures, c’est pour raconter à chaque fois son geste : Il t’a offert à ses disciples comme l’on s’offre à un Dieu.
S’offrir à un Dieu ne peut plus désormais se faire sans que l’homme ne s’offre d’abord à ses frères. L’ivresse des ivresses, l’ivresse des fils, reconnaît dans à de telles offrandes la couleur, le parfum, la texture et le goût de l’amour.
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