Jean 18,1-19,42

Ce texte nous montre comment Jésus accepte sa mort et va au bout de sa mission. Il nous invite à aller nous aussi au bout de ce à quoi nous sommes appelés, quel qu’en soit le chemin. La mission de Jésus était d’accomplir la volonté du Père, qui est de sauver le peuple du péché. Le péché, c’est tout ce qui refuser en nous d’entrer dans la relation d’amour qui unit le Père et le Fils : une relation qui donne la vie.
En voici les manifestations :
-La trahison de Judas (Jn 18,2) et le reniement de Pierre (Jn18,17.25-27). Ces deux trahisons brisent la confiance dans leur relation avec Jésus.
– Le refus des grands prêtres et des pharisiens de reconnaître Jésus, par peur de perdre leur pouvoir de dominer le peuple (Jn18,19-23).
– L’aveuglement de Pilate sur l’identité de Jésus et son manque de connaissance sur ce qu’est vraiment la vérité (Jn18,33-38).
Face au péché, Jésus ne se justifie pas, il ne cherche pas à prouver qu’il a raison et ne répond pas à la violence par la violence, il ne condamne pas.
Par-delà la mort, Jésus ne cesse de regarder la vie : il confie le disciple bien-aimé à sa mère : « Femme : voici ton fils » (Jean 19,26). Il dit ensuite au disciple « Voici ta mère. » celle par elle que vient la vie. Ainsi Jésus nous fait entrer dans une nouvelle relation, une nouvelle vie et fait de Marie la mère de tous ceux qui l’aiment, croient en lui et lui font confiance.

Un commentaire

  1. La fidélité des prophètes.

    De 1941 à 1943, Etty Hillesum, jeune juive hollandaise de vingt sept ans tient un journal, elle mourra le 30 novembre 1943 à Auschwitz.

     » On a parfois le plus grand mal à concevoir et à admettre, mon Dieu, tout ce que tes créatures terrestres s’infligent les unes aux autres en ces temps déchaînés.
    Dieu n’a pas à nous rendre des comptes ; c’est l’inverse. Dieu n’a pas à nous rendre de comptes pour les folies que nous commettons.

    Et si Dieu cesse de m’aider, ce sera à moi d’aider Dieu. Je vais t’aider mon Dieu, à ne pas t’éteindre en moi, mais je ne puis rien garantir d’avance.
    Une chose cependant m’apparaît de plus en plus claire : ce n’est pas toi qui peux nous aider, mais nous qui pouvons t’aider-et ce faisant nous aider nous mêmes.
    Cette conversation avec toi, mon Dieu, commence à me redonner un peu de calme.
    J’en aurai beaucoup d’autres avec toi dans un avenir proche, t’empêchant ainsi de me fuir.
    Tu connaîtras sans doute aussi des moments de disette en moi, mon Dieu, où ma confiance ne te nourrira plus aussi richement, mais, crois moi, je continuerai à œuvrer pour toi, je te resterai fidèle et je ne te chasserai pas de mon enclos.

    Je te suis reconnaissante mon Dieu de m’avoir arrachée à la paix de ce bureau pour me jeter au milieu de la souffrance et des tracas de ce temps. Ce ne serait pas sorcier d’avoir une  » idylle  » avec toi dans l’atmosphère préservée d’un bureau, mais ce qui compte c’est de t’emporter, intact et préservé, partout avec moi et de rester fidèle envers et contre tout, comme je te l’ai toujours promis.
    Je continuerai à vivre avec cette part de mort qui a vie éternelle et je ramènerai à la vie ce qui, chez les vivants, est déjà mort : ainsi n’y aura-t-il plus que la vie, une grande vie universelle, mon Dieu. « Etty Hillesum. Une vie bouleversée .  » ( Points éditions du Seuil )

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