Jésus ne semble pas accorder la même attention à la question de Pierre qu’à celle posée par le disciple qu’il aimait lors de la dernière cène. À ce dernier, Jésus a donné réponse. À Pierre, il semble dire que son interrogation n’est pas justifiée et qu’en fait, cela ne le concerne pas. Étrange à première vue. L’un s’interroge pour savoir qui va trahir, l’autre pour connaître ce qu’il adviendra de celui reconnu comme aimé. Cela demeure mystérieux…
Une seule chose semble importante dans ce que l’évangéliste nous rapporte, voire essentielle : accompagner et être accompagné, chacun dans sa singularité. «Toi, suis-moi ».
Qu’est-ce que cela signifie pour qui fait histoire avec Jésus, pour celui qui peut faire mémoire et écrire mille et une choses non encore consignées sur les livres que le monde ne peut contenir ?
« Toi » …
Moi, comme je suis, sans loucher sur les autres pour être comme » eux, sans chercher absolument à savoir si je suis mieux, moins bien. La comparaison est meurtrière. Savoir que je suis appelée par mon nom suffit pour me donner vie, là où j’en suis, dans la situation présente, avec mon dynamisme et mes faiblesses, mes désespérances aussi. Seul compte le regard de Jésus sur moi, notre rencontre de visage à visage.
« Suis » !
Oui, je viens et me mets en route vers mon orient, vers la promesse de la maison paternelle.
« Moi ». Moi Jésus qui t’ai vue, appelée, arrachée à tes ténèbres. Regarde-moi et prends appui sur moi, mais aussi sur des frères et des sœurs.
Qui prendra la route vers ces grands espaces,
Qui prendra Jésus pour Maître et pour ami ?
Toi, moi.
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