ACCUEILLIR JÉSUS CHEZ SOI
À quelle invitation pressente Jésus a-t-il répondu pour se faire inviter par Zachée, quand il lui dit : « Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison » (v.05) ?
À Jéricho, il y a un homme riche, le chef des collecteurs d’impôt, à la triste réputation de d’être « pécheur », —état lié à son métier de collaborateur avec l’occupant romain—, et de détourner quelque argent pour son propre compte. Mais c’est une réputation pas forcément une offense réelle. D’ailleurs si l’on écoute sa confession, il n’est pas fait état d’arnaque ou de vol, mais de donner aux pauvres (c’est qu’il ne pratiquait pas l’aumône), et de réparer le tort fait en remboursant l’offensé quatre fois plus (c’est qu’il n’y avait pas de volonté réelle de voler).
Le regard de Jésus transperce les apparences et les mauvaises réputations. Il voit un homme « petit » mais qui se fait grand en étant perché sur un arbre, un homme pas à sa place, un homme de désir qui veut le voir, un homme qui a soif de salut et de fraternité, un homme qui se tournant vers le Sauveur est déjà converti. Jésus voit le « pur » et l’ « innocent » caché en Zachée, c’est l’étymologie de son nom. Voilà ce qui presse Jésus et qu’il fait qu’il se sente invité : la soif d’être rétabli, sauvé, guéri, retrouvé, justifié, et peut-être tout simplement aimé…
Jésus casse les barrières entre juste et pécheur. Sa parole d’invitation est une parole de re-création et de libération, elle transforme instantanément la culpabilité en joie, et le semblant de grandeur en humilité… Zachée descend au sens propre comme au figuré. Jésus ne le fait pas attendre en tergiversation, c’est « vite » qu’il doit descendre, c’est « aujourd’hui » qu’il doit demeurer chez lui. Et cet empressement balaie toutes les récriminations.
Aujourd’hui, laissons-nous regarder par le Christ et laissons-le s’inviter chez nous, pour l’entendre proclamer que « le salut est arrivé pour « notre » maison » (v.09).
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