« Ma maison sera une maison de prière.
Mais vous, vous en avez fait un repaire de brigands ! »
Jésus entre dans le Temple et y découvre, dans la cour des Gentils, les marchands et les changeurs à qui il reproche d’avoir fait du Temple un repaire de brigands. Luc appuie son récit sur la parole de Jérémie : Cette maison sur laquelle mon nom est proclamé, la prenez-vous donc pour une caverne de bandits (Jr 7,11) ? Jérémie appelait ses contemporains à améliorer leur conduite, à ne pas se bercer de paroles pieuses mais à défendre activement le droit dans la vie sociale, à ne pas exploiter l’immigré, l’orphelin et la veuve, à ne pas répandre le sang innocent en ce lieu. Il leur disait : Améliorez votre manière d’agir pour que je puisse habiter parmi vous en ce lieu (Jr 7,3).
Et voilà que du temps de Jésus, l’histoire se répète : le parvis des gentils est le théâtre du mensonge, du profit, les balances sont faussées, on abuse des petits et des pauvres, on falsifie les prix … au détriment du peuple.
L’économie que représentait le système des offrandes pour le culte, menace et gangrène la mission première du Temple qui est d’être une maison de prière. Le culte, déconnecté de la vie a perdu tout son sens !
Mais le Temple, c’est vous … notre corps est le Temple de Dieu. Ainsi, en chassant les vendeurs du Temple, Jésus rappelle que la prière ne peut se vivre dans un cœur encombré, avide de pouvoir et de profit, rempli de bruit, de rapine et de mensonge … comme l’était le Temple de Jérusalem.
Que dirait Jésus aujourd’hui ? Quel danger nous guette ? Regardons notre propre Temple intérieur : quelles transactions, quels compromis, quels attachements y ont pris la place de Dieu ?
En ce jour de mémoire de la présentation de la Vierge Marie au Temple, rappelons-nous que Dieu n’est pas un objet de commerce, qu’il ne s’agit pas pour nous d’acheter sa clémence ou son soutien, mais de le laisser habiter en nous pour que nous devenions enfants du Père, et qu’à son image, nous marchions sur le chemin de la vie, qui est chemin de justice, de miséricorde, de paix et d’amour.
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