Dans son épître aux Romains, Paul interroge la communauté des disciples : « Qui nous séparera de l’amour de Christ ? Sera-ce la tribulation, ou l’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l’épée ? » (Rm 8,35) et d’y conclure avec une assurance étonnante, après une longue énumération d’obstacles matériels, humains ou spirituels : « rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur ! » (Rm 8,39). Paul encourage la communauté de Rome et nous donne, pour aujourd’hui, la force de croire que l’Amour est le grand vainqueur de toutes nos petites ou grandes tribulations.

Dans l’évangile de ce jour, Jésus prévient des persécutions et appelle ses disciples au témoignage, c’est-à-dire qu’il leur donne l’occasion de confesser qu’il est le Seigneur, par une Présence et une force d’action en eux. C’est ce que doivent (ou devraient) percevoir tous les persécuteurs et détracteurs d’hier et d’aujourd’hui, dans l’offrande de nos vies.

Cet appel de Jésus à la confiance, l’espérance, la persévérance nous fait choisir, en premier, la vie en Dieu, le compagnonnage de Jésus au souffle de l’Esprit : « Celui qui possède Dieu / Ne manque de rien / Dieu seul suffit » (Thérèse d’Avila, Poésie « Nada te turbe »).
Parce qu’avec l’aide de la plus petite grâce de Dieu, le Seigneur nous donne toujours la grâce supplémentaire avec laquelle nous pourrons aussi accomplir le surhumain (saint Pierre Favre sj, 15006-1546). Notre témoignage ne sert-il pas d’abord à orienter les cœurs, non pas vers les malheurs, mais à voir les germes du Royaume des cieux qui advient ?