LUc 21, 5-11

Comme un mauvais présage…
« Tout sera détruit » (v.06).
Cyclone vu de l’espace

Au moins dans la bouche de Jésus, les choses sont sans équivoques : les temps sont à la noirceur et aux combats… Les guerres, les désordres, les rivalités et les complots politiques, les dérèglements climatiques, les famines, les épidémies… jusqu’aux « phénomènes effrayants » qui surviendront, et aux « grands signes venus du ciel » (v.11). Rien n’est oublié. Mais, ce qu’il ne nous dit pas, c’est le quand et pour combien de temps… ? : « mais ce ne sera pas aussitôt la fin » (v.09). Que veut nous dire Jésus ? Sont-ce des prophéties, des mises en garde… ? Qu’est-ce qu’attend Jésus de ses contemporains, et comment sa parole rejoint-elle notre aujourd’hui, en nous parlant de ces horreurs et de ces violences que nous connaissons tous de près ou de loin, que nous subissons via nos actualités ?

Il y a une vision « historique ». Ces catastrophes semblent avoir habité la terre depuis la nuit des temps (au moins depuis le déluge) ; dans un passé plus proche lors des très nombreux temps de persécutions ; et jusqu’à notre aujourd’hui et notre nouvelle anthroposphère où la responsabilité humaine menace toute la création… Et pour demain, l’angoisse ou le déni que nous avons à réfléchir sur ce monde dont hériteront nos enfants ? Cette vision, au regard de la foi, semble être une fausse route… trop désespérante quand on a choisi de vivre la foi, l’espérance et la charité.
Notons tout d’abord que Jésus nous enjoint à deux attitudes : celle de garder le cap et celle de la confiance : « Prenez garde de ne pas vous laisser égarer » (v.08) et « ne soyez pas terrifiés » (v.09). Nous sortons alors de cette lecture chronologique qui nous projette dans une « fin » irrémédiable, comme on se cognerait dans un mur. Car nous, nous allons, avec le Christ Roi, vers son nouveau Royaume…
Ce texte nous ouvre un avenir, un message de la foi, un au-delà du fini, pour une nouvelle terre et de nouveaux cieux qui ne peuvent pas mourir. « Et la terre tient bon, inébranlable ; dès l’origine ton trône tient bon, depuis toujours, tu es » (Ps 92,3). Jésus nous prépare spirituellement à devenir des veilleurs, à affronter les dangers en hommes et femmes de l’Évangile, c’est-à dire de la Bonne Nouvelle, en continuant de prier, d’agir, de semer l’espérance, de marcher, de bâtir pour ne pas sombrer dans nos peurs, dans nos angoisses, ou dans nos pulsions de mort.
« De notre capacité à lire les événements terribles et à interpréter les Écritures en situation de crise, de désarroi, dépend notre salut. Dépend aussi notre résistance au désespoir » (Frédéric Boyer dans La Croix, du 8 novembre 2018).
Lire Frédéric Boyer « Un noir de Bible »

Un commentaire

  1. « PRENEZ GARDE DE NE PAS VOUS LAISSER ÉGARER, CAR BEAUCOUP VIENDRONT SOUS MON NOM, ET DIRONT : “C’EST MOI”, OU ENCORE : “LE MOMENT EST TOUT PROCHE.” NE MARCHEZ PAS DERRIÈRE EUX ! (Lc 21, 5-11). Les tribulations et autres catastrophes terrifiantes, telles que les guerres, conflits, épidémies, pandémies, ne sont pas toujours le signe de la fin des temps, mais peut-être bien plus, l’occasion où l’Homme doit réinterroger sa foi, ses croyances et ses espérances ou encore le moment de se redécouvrir, déployer de nouvelles forces, renouveler ses énergies spirituelles et sa relation avec DIEU. Croire que tout est fini, parce qu’on traverse des moments de doute, de désert ou des échecs dans sa vie, c’est permettre à l’esprit d’angoisse, de désespoir, de peur et de découragement de prendre le dessus sur nos forces humaines et sur la foi. La peur n’éloigne ni n’épargne du danger. Tout au contraire, elle diminue notre capacité à croire, à affronter l’adversité et surtout à nous battre. Les tribulations nous portent souvent sur deux voies : soit nous sombrons dans le désespoir et la fatalité, en donnant raison au Malin, soit alors nous nous redéployons intérieurement, en développant la maîtrise de soi, l’écoute, la prière et surtout le discernement qui nous permettent de trouver l’équilibre et le vrai chemin à emprunter. Ne pas se laisser égarer par toutes formes de doctrines étrangères, par des propositions de bonheur éphémère ou encore par des loups déguisés en agneaux, c’est demeurer travailler à demeurer lucide, attentif, croyant, le regard fixé sur ce qui fait l’essentiel de notre vie. Des moments de détresse nous portent très souvent à chercher les voies les plus faciles, les chemins les moins exigeants ou encore des raccourcis. Pourtant, ces crises peuvent devenir des lieux d’actions concrètes, en vue du bien ; car, l’Homme se mesure toujours à l’adversité, et c’est dans les moments de faiblesse que la puissance divine déploie toute sa force et sa grâce. Mais il est important de demeurer confiant et de croire toujours en soi, de résister au désespoir et surtout, ne pas cesser de mettre notre confiance en DIEU. Car, dès que la confiance cesse d’exister, l’espérance aussi meurt ; et la mort de l’espérance est la mort de toute forme d’avenir et de tout horizon de foi en DIEU. Bonne journée de méditation et de travail
    Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua

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