Marc 6,45-52

Le partage des pains et la marche sur la mer, deux versants d’une même réalité : l’initiation des disciples à leur mission d’apôtres, dans la reconnaissance du Maître, Pasteur et Serviteur de ses frères.
Au centre et au sommet, dans un insaisissable face à face avec son Père : Jésus !

Pour percevoir ces choses, le lecteur que nous somme a accès à une parcelle du Mystère de ce dernier. Il nous est donné le privilège de le suivre dans son mouvement de filiation, dans une prise de distance des disciples et de la foule, « montant sur la montagne pour prier ». Les mots de sa prière ne nous sont pas révélés, mais Marc nous fait entrer dans son regard, communier au mouvement de kénose de son cœur de Fils :

« Voyant qu’ils se battaient à ramer contre le vent qui leur était contraire,
vers la fin de la nuit, il vient vers eux en marchant sur la mer, et il allait les dépasser. »

Marc tisse ici trois « indicatifs » de Dieu même, et ouvre ainsi les disciples et les lecteurs à l’identité de Jésus, afin que dans cette reconnaissance nous recevions notre mission de fils et filles adoptifs.
Selon les Écritures, Dieu seul maîtrise la mer et le vent ; Dieu seul « passe » et « dépasse » Moïse, Elie…, ne pouvant se montrer que de dos ; Dieu seul énonce son nom indicible et se manifeste dans le « bruit de fin silence ». (Jb 9,8 ; Ps 65, 77, 89… ; Ex3, 14 ; Ex,18,23 ; I Rois,19,11-13)

« Confiance, c’est moi, n’ayez pas peur »
« Egô Eimi », « Je suis ».

Pourtant, si le vent et la mer se sont calmés, la tempête leur demeure intérieure. Même sa présence à leurs côté dans la barque, reste sans effet.

« Ils étaient extrêmement bouleversés.
En effet, ils n’avaient rien compris à l’affaire des pains, leur cœur était endurci. »

Nous connaissons nous aussi, cette incompréhension et cet endurcissement du cœur, résistant aux « manières de Dieu »… Oh, combien est long pour chacun d’entre nous le chemin de reconnaissance de la véritable identité de Jésus qui toujours nous « dépasse » et nous déplace. Une seule fois en St Marc, au cours de son procès devant le Sanhédrin, sera reprise cette affirmation de Jésus :

« Je suis », « Egô Eimi ».Mc 14,61-62

Le « brisement du cœur », le nôtre, (Ps 50) n’advient que dans le don de Son propre cœur transpercé, laissant jaillir l’Esprit qui nous donne « un cœur de chair » semblable au sien. C’est le chemin de toute une vie !

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