QUE S’ILLUMINE TA FACE

Comment la fête de saint Étienne, premier martyr de l’Église, pourrait-elle nous faire rester, encore un peu, dans la joie béate de la crèche et la contemplation du tout-petit qui vient de naître ?
Le psaume de la liturgie chasse la désolation de la persécution et nous remet dans la dynamique de l’espérance : « En tes mains je remets mon esprit ; tu me rachètes, Seigneur, Dieu de vérité. Ton amour me fait danser de joie : devant moi, tu as ouvert un passage. Sur ton serviteur, que s’illumine ta face ; sauve-moi par ton amour. Tu combles, à la face du monde, ceux qui ont en toi leur refuge » (Ps 30,6.8.9). Il est, ici, pour le psalmiste, question de Salut et d’Amour. Il fait l’expérience d’un Dieu qui aime et qui sauve en ouvrant un passage vers la vie.
Aujourd’hui, Jésus l’Emmanuel nous est offert comme Sauveur, Présence et Amour. C’est vers lui que nous allons, c’est à lui que nous offrons nos présents (c’est-à-dire nos cœurs et nos vies pour qu’il les habite), c’est lui qui est la Source de notre amour et notre joie. Étienne nous invite à intérioriser cette expérience de l’Amour plus fort que la haine, de la Vie plus forte que la mort, de la foi plus forte que la peur. À genoux devant la crèche ou debout, fixant le ciel, nous recevons la grâce de ce mystère de Salut : voir Jésus vivant dans la gloire de Dieu : « Étienne fixait le ciel du regard : il vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu. Il déclara : « Voici que je contemple les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. » » (Ac 7,55-56).
C’est ainsi que par l’intercession de nos saints martyrs nous prenons le flambeau du témoignage : la joie de reconnaître, à la crèche, Jésus Sauveur du monde qui est la joie de témoigner qu’il est, pour tous les hommes, la Lumière du monde.

Image : copie d’écran journal La Croix