Matthieu 10,17-22

 Martyre de Saint Etienne

Noël cette année s’inscrit, entre autre, dans la béatification des 19 martyrs d’Algérie, dont les sept moines de Tibhirine, sans oublier le sacrifice des Imams  et de tant de fils de ce pays.
Pourquoi alors nous étonner que le martyre d’Etienne s’offre à nous comme le fruit mûr du mystère de la nativité.
Et suivra le massacre des innocents et « la foule immense » de tous ceux et celles qui  au long des siècles, témoignent  jusqu’au sang, de Jésus qui  a versé celui de Dieu par Amour de l’humain.

Ne nous y trompons pas dit Mère Eglise à la suite de son Seigneur : de la crèche à la croix il n’y a qu’un pas. Simplement les deux faces d’un même mystère : « Dieu qui est Amour ». I Jn
En l’Enfant  de Marie enveloppé de langes, se profile déjà le Christ ceint d’un linge et lavant les pieds de ses disciples, la tunique sans couture tirée au sort par les soldats, le linceul l’enveloppant jusqu’au matin de Pâques.
Couché dans une mangeoire, froment déjà broyé offert en nourriture, corps livré, transpercé, déposé dans un  tombeau  neuf jusqu’à la pierre roulée et le surgissement du Vivant.
Etienne en est témoin, jusqu’au sang. Etienne le premier « configuré » au Christ Mort et Ressuscité devient semence.

« Nous nous multiplions à chaque fois que nous sommes moissonnés par vous :  le sang des chrétiens est une semence »(1)

Mais alors, faut-il prendre peur ? L’Evangile de ce jour est étonnant : « ne vous inquiétez pas de savoir comment parler ou que dire: ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là,  car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous ».
C’est l’Esprit de notre  Père qui a parlé en lui, Etienne, lui inspirant les mots même de Jésus en croix.
Ses vêtements déposés aux pieds d’un jeune homme du nom de Saul, persécuteur de l’Eglise naissante, a dégagé « la bonne odeur du Christ », témoignage indélébile gravé au fond de ses entrailles, que rejoindra bientôt le cri de Jésus : « Je suis Jésus que tu persécutes ». 

« Nous nous multiplions à chaque fois que nous sommes moissonnés par vous : le sang des chrétiens est une semence »(1)

Qui, Dieu excepté, peut changer le cœur de l’homme, et faire naître du persécuteur l’apôtre des nations ? !
Mais pas sans l’homme, pas sans nous. Et si tous ne sont pas appelés à témoigner jusqu’au martyre, l’Evangile de ce jour rouvre pour nous une page de Thérèse  de l’Enfant – Jésus et de la Sainte face  dont le nom n’est pas sans parenté avec le chemin de la crèche à la croix. Lorsque ses incommensurables désirs la font souffrir le martyre du cœur, et qu’elle découvre sa vocation, elle s’écrie :
«Je compris que l’Amour seul faisait agir les membres de l’Église, que si l’Amour venait à s’éteindre, les Apôtres n’annonceraient plus l’Évangile, les Martyrs refuseraient de verser leur sang… Je compris que l’Amour renfermait toutes les Vocations, que l’Amour était tout, qu’il embrassait tous les temps et tous les lieux … en un mot, qu’il est Éternel!… Ma vocation, c’est l’Amour… » (2) 

« Seigneur embrase-nous au Feu de ton Amour ».

(1)Tertullien (Apologetico 50, 13)
(2) (Manuscrit B 3)

Un commentaire

  1. Pourquoi mettre sur le meme plan la beatification des martyrs chretiens d Algerie et « le sacrifice des imans ».
    Si il y a sacrifice de leurs parts , je n y vois pas ‘ semence de chretiens’ et je ne pense pas que ce soit pour le meme DIEU ni pour JESUS
    Je suis choquee de voir qu on les met au meme niveau dans une homelie sur le martyre d Etienne.
    Bien sur que je suis sensible a la mort de personnes au nom de leur foi peu importe leur dieu.
    Pouvez vous m eclairer sur votre choix ?

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