Matthieu 20, 20-28

Dans ce passage de l’Évangile, la mère des deux fils de Zébédée vient demander que ses enfants puissent siéger à la droite et à la gauche de Jésus dans le Royaume des Cieux. Une demande qui semble inspirée par l’amour maternel, mais qui révèle en réalité un désir de pouvoir, un désir que les autres disciples nourrissaient aussi en secret. Jésus ne les réprimande pas, mais les invite à emprunter un autre chemin : celui du service.
«Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ?» Jésus ne promet pas une place d’honneur, mais il leur offre une coupe amère, celle de la Passion et du sacrifice. Il renverse l’ordre établi du pouvoir humain : celui qui veut devenir grand doit être le serviteur, celui qui veut être le premier doit se faire l’esclave de tous.
Je me souviens soudain d’une très belle image du poète Tagore. Un jour, un mendiant assis au bord de la route vit arriver le char d’or de Dieu. Il pensa en lui-même : «Aujourd’hui, c’est sûr, Il va me donner quelque chose de grand.» Mais non, Dieu tendit la main et lui demanda un peu de riz. Le mendiant, à contrecœur, lui donna un seul grain. Le soir, il ouvrit son sac de riz et trouva un grain d’or brillant au milieu des autres. Il pleura : «Si seulement je Lui avais tout donné…»
Cette histoire nous rappelle que la vraie gloire naît du don total. Elle ne vient pas de ce que nous recevons de grand, mais de ce que nous osons offrir, même le plus petit, par amour. Et cet amour doit être sanctifié, transformé pour devenir semblable à l’amour «agapé» du Christ.
Jésus ne se contente pas de nous inviter à servir : il a lui-même vécu cela:
«Le Fils de l’homme est venu non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude.» (Mt 20,28).

Un commentaire

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.