Matthieu 23, 1-12 

ENTRER DANS LA DANSE !
« Seigneur, je n’ai pas le cœur fier ni le regard ambitieux ; je ne poursuis ni grands desseins, ni merveilles qui me dépassent. Non, mais je tiens mon âme égale et silencieuse » (Ps 130,1-2a).
Le réquisitoire de Jésus envers le comportement hypocrite des scribes et des pharisiens est sévère. Et nous-mêmes savons-nous débusquer les pièges de domination qui nous guettent et sommeillent en nous  ?
Il leur (nous) est fermement critiqué :
– la dichotomie des actes avec les paroles : « faites ce qu’ils vous disent mais n’agissez pas selon leurs actes » (v.03)
– la séparation entre le prochain et soi-même : « ils chargent de pesants fardeaux sur les épaules des autres, mais ne remuent pas le petit doigt » (v.04)
– l’extériorité et le pouvoir de l’image : « leurs phylactères et leurs franges » (v.05)
– la domination, le mépris des autres et l’orgueil qui font convoiter « les places d’honneur, les sièges d’honneur, les salutations, et les titres » (v.06-07).
Jésus ne les juge pas, mais les interpelle et nous appelle à ce lieu de la chambre à la porte fermée qu’est notre âme en tout intimité avec lui, là où le Père voit dans le secret et conduit discrètement les âmes égales et silencieuse qui se donnent.
Se dessine, alors en creux, la charte du juste devant Dieu, et pour nous, l’ajustement nécessaire pour avancer sur notre chemin de Carême et faire croître notre vie spirituelle. Car il s’agit tout bonnement de quitter l’auto-centrement et de rendre à Dieu ce qui est à Dieu, c’est-à-dire de renvoyer notre état de créatures à la vérité du Fils Jésus, doux et humble de cœur, en totale dépendance d’amour et d’union des volontés avec le Père.
Désirer, chercher et trouver notre juste place d’hommes et de femmes devant Dieu, c’est accepter d’entrer dans la danse ! De prendre notre place de choix sur l’invitation pressante et l’accueil inconditionnel de Jésus qui nous attend inlassablement au sein même de la Sainte Trinité. Appeler « Père » notre père à tous, reconnaître notre unique « Maître » en la personne de Jésus et de sa Bonne Nouvelle, aimer et pardonner à tous nos frères et sœurs – égaux en dignité et en droits, pour devenir, tous ensemble, collaborateurs de l’avènement du Royaume des cieux.

Un commentaire

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.