Matthieu 26, 14-25 

TOTALE OFFRANDE
« Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? » demande Judas aux grands prêtres. (v.15)
Et déjà les mots sont falsifiés. Car, peut-on parler d’un don s’il est sollicitation ? Peut-on livrer une personne si elle-même ne fait offrande de son propre être ? Qu’est-ce qui est de l’ordre de la gratuité ou d’un vil commerce ? Peut-on « vendre » une personne libre, le Fils de Dieu, au prix d’un esclave (30 pièces d’argent) ?
« Celui qui s’est servi au plat en même temps que moi, celui-là va me livrer » affirme Jésus à ses disciples au moment de la cène. (v.23).
À l’Heure du Serviteur qui s’agenouille devant chacun de ses disciples, à l’heure du Don ultime sur la Croix, il y en a un qui se sert lui-même… qui sert sa propre personne et son funeste destin.
Chapelle, © CSJ Liban 2014

Ce récit de l’évangéliste Matthieu met en lumière, par le prisme de l’étau de ténèbre qui se resserre sur Jésus et du fourvoiement de Judas, le sens profond de l’offrande totale du Christ. Elle est don pur, gratuité absolue, passage dans l’Amour… pour la multitude.

Toute sa souffrance liée à l’abandon et la trahison des siens, et tout drame enveloppé de la haine que ses ennemis lui portent et sa mort injuste, prennent un sens nouveau. Car Jésus ne fait que consentir et aimer, il créé du neuf en faisant advenir ce qui n’existe pas ou plus. Ce dernier repas sur la terre des hommes est bien la toute première « eucharistie » qui préfigure la vie éternelle.

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