Matthieu 7, 15-20

Aujourd’hui, l’évangile commence par une mise en garde, et invite les disciples à « reconnaître » les faux prophètes « à leurs fruits », c’est-à-dire à leurs paroles et à leurs comportements. Ne se présentent-ils pas souvent comme des êtres qui savent plus et mieux que d’autres ? Ils assurent leur auditoire de leurs compétences en sciences et connaissances de l’avenir et martèlent qu’il faut agir selon leurs directives pour éviter malheurs et catastrophes. A les croire et si on emboite leur pas, on arrive en des terres paradisiaques. Ils exigent, discrètement ou non, une confiance aveugle, la soumission de la liberté à leur volonté, et excluent toute autre référence qu’eux-mêmes. Ils savent se mettent au centre de l’attention. Ce sont les consciences et les bons sentiments qu’ils manipulent, et ils travaillent sous couvert de bien. Comme ils sont déguisées, il faut parfois beaucoup de temps pour les reconnaître.

Qui sont alors les beaux, les vrais prophètes ?

Des hommes et des femmes de l’urgence de Dieu au cœur de l’histoire, engagés corps et esprit au service de l’alliance conclue indéfectiblement entre le Créateur et sa création. Ils ont les yeux ouverts sur tout ce qui entame et brise cet engagement dans le cours tumultueux de l’histoire, portant dans leur chair les brisures de cette alliance et traquant les moindres signes de relèvement et d’espérance. Ce sont des hommes et des femmes de « l’aujourd’hui » de Dieu, perméables à sa parole et à celles de tous les humains, particulièrement les plus fragiles. Et c’est avec des mains ouvertes et vides qu’ils se présentent à l’Un comme aux autres.
« Si seulement tout le peuple du Seigneur devenait un peuple de prophètes sur qui le Seigneur aurait mis son esprit ! » Nbres 1, 29

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