Cinquième méditation :

 « Terre délicieuse » : c’est donc par cette clé de lecture que nous entrons dans cette toile où la nature est omniprésente et enveloppe l’homme. Pas de ciel, pas d’ouverture, mais c’est l’omniprésence de la nature, de ses racines jusqu’aux feuilles qui forme une sorte de grotte autour de l’homme. Celui-ci se tient au centre, casquette vissée sur la tête, tenant un main son smartphone et dans la paume restée ouverte le trésor ramassée sur sa route.

Étant donné la richesse du décor autour de lui, le spectateur n’aura nulle peine à croire à la préciosité de sa découverte. Peut-être, nous renvoie t-il, dans une sorte de mise en abyme, au papillon tenu dans sa paume (Cf. « Au creux de la main ») ?Tout est présenté dans un foisonnement et une luxuriance protectrice, comme les grands feuillages de l’arrière-plan qui forment comme des ailes d’anges. « Le Seigneur te couvre et te protège. Tu trouves sous son aile un refuge : sa fidélité est une armure, un bouclier » (Psaume 90,4).

Mais c’est surtout la couleur dégradée entre les deux complémentaires du bleu nuit à l’orange fluorescent, et la lumière phosphorescente qui en émane qui nous autorise à espérer un Paradis sur terre ou la présence immanente de créatures célestes… Nous entrons dans une terre restaurée, graciée comme dans un don, les pétales oranges qui jonchent le sol et le transfigurent sont une manne pour les yeux. Le trésor sur la paume en est peut-être la semence ?

« Si le grain de blé tombé en terre meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jn 12, 20-33).