Château de Beaufort, Nabatieh (Liban)

Jean 13, 21-33.36-38

Vous me chercherez…

Château de Beaufort, Nabatieh (Liban)
Château de Beaufort, Nabatieh (Liban) ©CSJ

À l’heure de l’ultime, Jésus se livre lui-même. Jésus se donne totalement par amour et dans un pardon déjà accordé à tous — et en premier lieu, à Judas, à qui il offre la première bouchée de ce pain qui préfigure à l’avance son corps eucharistique (v.26-27). Jésus traverse bouleversé (v.21) et déjà « glorifié » par le Père (v.32), la trahison de Judas et les abandons de ses disciples.

Il n’est donc pas étonnant que cette formidable dynamique d’amour et de pardon exerce, déjà, son pouvoir d’attraction sur ceux qui en sont témoins et bénéficiaires : « Petits enfants, c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous. Vous me chercherez… » (v.33).
Il est ici question de la quête de cet absolu d’Amour, une force extraordinaire, qui allumée en chaque homme de tous les temps, les met en route vers Lui et vers sa multitude de frères.

Le premier pas de ce désir de le connaître et d’être avec Lui, entraîne encore plus loin ses apprentis disciples, car le chemin ne s’arrête pas là : « […] “Là où je vais, vous ne pouvez pas aller”, je vous le dis maintenant à vous aussi […] Là où je vais, tu ne peux pas me suivre maintenant ; tu me suivras plus tard » (v.33 et 36).
Jésus, en introduisant ceux qui veulent le suivre au lieu où il demeure, les prend dans sa propre offrande au Père et dans sa même mission de Salut divin. Il s’agit alors, pour tous, de passer aussi par la Croix, de s’offrir avec lui et par lui en offrandes libres et consentantes, et de se laisser purifiés dans l’Amour divin qui fera passer de la mort à la vie, de la nuit à la lumière, du péché à la rédemption, de la solitude à la communion.

Puissions-nous en cette Semaine sainte, nous trouver plongés en véritables disciples, enracinés en sa Parole et témoins de sa miséricorde pour le monde entier, introduits, par la foi et la prière, en ce grand mystère de la Vie qui ne finit pas.

Un commentaire

  1. « AMEN, AMEN, JE VOUS LE DIS : L’UN DE VOUS ME LIVRERA. »… « TU DONNERAS TA VIE POUR MOI ? LE COQ NE CHANTERA PAS AVANT QUE TU M’AIES RENIÉ TROIS FOIS » (Jn 13, 21-38). Après le geste d’amour du lavement des pieds, vient le moment de vérité, où les secrets sont révélés, où l’Homme est mis devant la réalité de ses faiblesses : trahison et reniement, choix des ténèbres, rejet de la Lumière, une vie est échangée contre quelques sous, l’identité du disciple est cachée. DIEU ne nous révèle pas notre mal pour nous juger, mais bien plus, pour provoquer l’être obscur et malin qui se cache en nous, et qui nous fait dévier à chaque fois de la volonté divine. Le péché est la manifestation de notre propre fragilité, un désir de grandeur construit sur du sable, sans piliers solides, une humanité bâtie sur la recherche de soi et de notre propre orgueil. Parfois nous trahissons pour faire bonne figure, pour paraître les plus importants, pour une parcelle de pouvoir ou encore pour bénéficier seul des richesses destinées à tous. Nous renions une vie pour sauver la nôtre, nous rejetons notre identité et développons un complexe d’infériorité et de lâcheté. Or, trahir ou renier, ne nous garantit aucune survie ni aucun lendemain meilleur, du moment où nous le faisons en échange de quelques sous ou par l’entremise d’un pacte avec le Mal. Parce que, le Mal ne vient que pour nuire, humilier et détruire. Et après nous avoir utilisé pour détruire notre prochain, il se retourne contre nous. C’est pourquoi tout compromis avec le Mal est le début de la chute de l’Homme. Il vaut donc mieux se laisser illuminer par DIEU qui nous révèle notre faute, afin d’entreprendre le chemin de la conversion, qui nous porte à l’unité avec nous-mêmes et avec les autres. JÉSUS a offert à Judas une bouchée de nourriture, un geste amical, signe de son amour, mais Judas a rejeté cet amour, en préférant la nuit des ténèbres. Pierre a été averti de son péché à venir, mais cela n’a pas empêché qu’il renie son Maître par trois fois. Notre péché est toujours devant nous, le mal nous suit à chaque instant, pour nous faire tomber. Mais, la grâce et la miséricorde de DIEU nous précèdent sur nos chemins. Et la confession est l’instant où le pécheur rencontre cet amour divin, où il fait communion avec la grâce et la miséricorde, où il se réconcilie avec le Salut offert depuis la création. Et de cette communion, nos forces sont renouvelées, l’esprit est revigoré et de nouveaux horizons s’ouvrent pour nous. Bonne journée sainte de méditation et de travail

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