Jean 19,25-27

NAISSANCE

En cette solennité de Notre Dame du Mont Carmel, la liturgie nous donne à méditer trois courts versets de la Parole. Une concision de mots, certes, mais pourtant quelle intensité !

« Près de la croix de Jésus… » (v.25). La crucifixion, comme contexte, nous plonge immédiatement dans les douleurs de la Passion et le secret de la mort. Nous sommes au bord d’un gouffre, d’un abîme, c’est une chute terrible, la fin de toute l’espérance des disciples.

« Près de la Croix se tenaient la mère et le disciple », © CSJ Caen

« … se tenaient debout » : mais les femmes présentes – dont la mère de Jésus – ne se sont pas écroulées, elles se tiennent droites, pleines d’énergie, comme si dans l’offrande de Jésus, une force pouvait sourdre à nouveau. Tout est possible à Dieu !

Et de cette mort cruelle et injuste qui advient, point déjà, comme une aube, une vie nouvelle. Car saint Jean ne nous parle que de la vie : nous assistons à une nouvelle naissance*. Dans la Bible, les plus belles naissances s’annoncent dans des situations impossibles ! Jésus comme un grand accoucheur présente à sa mère, un nouveau fils : « Femme, voici ton fils » (v.26) et au nouveau fils, sa mère « Voici ta mère » (v.27).
Et il n’y a pas, dans la Bible, de récit de naissance plus concis ni plus pauvre que ce don miraculeux et ce constat d’un autre sens, d’un lendemain de la mort, d’une ouverture par une naissance d’en-haut, par la maternité spirituelle de Marie.
Marie devient la gardienne de la vie par Celui qui rend son esprit au Père. Elle enfante, à la croix, et continue d’enfanter, dans la foi, une lignée innombrable de frères et de sœurs de Jésus qui est la Résurrection, le Chemin, la Vérité et la Vie.
C’est cela que nous célébrons ensemble aujourd’hui… Cette vie donnée dans la souffrance, cette vie transformée dans la souffrance, cette vie impossible et qui pourtant jaillit toute puissante de sa fin-même.

« Et depuis cette heure-là, le disciple la prit chez lui » (v.27), en prenant Marie chez nous, il nous est donnée de devenir des « mères » à notre tour, de donner la vie quand nous nous tenons debout, au pied de toutes les croix injustes et de toutes les mises à mort symboliques ou réelles.

* Méditation inspirée de la retraite donnée par Sr Ghada, Jour 2, Naissance 2.

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