Luc 16, 1-8

L’éloge de l’intendant infidèle, mais avisé, par son maître qui se retrouve « trompé » nous laisse perplexe.
Comment pourrait-il approuver un tel comportement ? comment pourrait-il rester à regarder de loin, en silence, cet homme après l’avoir mis « dehors » et lui a ôté toute gérance et de ce fait toute puissance ?
En effet, cette parabole nous interpelle profondément, interroge notre conception du maître. Son silence provoque en nous une révolte qui nous dépouille de tout savoir, de toute interprétation et de tout agir.
Effectivement, nous sommes devant un grand mystère : il s’agit de l’essence même du maître : la miséricorde, qui au-delà de tout entendement humain, nous oblige à nous remettre en question, à nous ouvrir le cœur et l’intelligence à une vérité qui dépasse ce qui est terrestre et tend vers le ciel, vers ce qui est spirituel.
Quel dépouillement et quelle pauvreté ! même de ses biens, le maître n’est pas propriétaire. Il se laisse guider par son serviteur… il lui laisse la liberté et lui ouvre le chemin de retour, le chemin de la redécouverte de son identité la plus profonde, l’identité d’un fils ! Lui, le maître, reste Le Maître, debout, en attente, tout silence.
Bienheureux sommes-nous si nous entrons dans le mystère de ce maître ! dans ce don gratuit de nous-mêmes ; dans cet amour qui surpasse toute considération humaine ; dans cette liberté qui « élève » l’autre et nous élève vers l’Autre, vers une transcendance existentielle qui bouleverse notre être et nous ouvre le chemin vers le vrai Royaume, vers ce Maître qui règne à jamais !

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