Luc 24,1-12

Voici le septième jour qui commence, jour où le créateur s’est reposé de toutes ses œuvres, jour où Jésus se repose dans la tombe. Le Christ au tombeauest l’accomplissement du Sabbat. Ce thème est central à l’aube de ce samedi ; les saintes femmes porteuses d’aromates pressentent déjà vers quelle gloire conduit ce jour unique et incomparable : passage de la mort à la vie, de la nuit à l’aurore sans déclin, transition entre le septième et le huitième jour qui inaugure la nouvelle création.

Dans le rite oriental, c’est au cours des matines que l’Eglise, rassemblée autour de la tombe du Christ dans l’attente de la résurrection, célèbre ces heures décisives où la vie est dans le tombeau, où le Fils de Dieu va rendre incorruptible notre chair corruptible qu’Il avait revêtue et qui l’accompagne dans la tombe ; Il va rendre immortelle notre nature que le péché avait rendue mortelle.

Alors comme Joseph d’Arimathie, comme Nicodème, nous nous approchons et nous vénérons ce mystère insondable. Le Christ semble dormir comme Adam lors de la création d’Eve. Le Christ au tombeau accomplit le Sabbat, car par sa mort Il recrée l’univers et achève l’œuvre divine.

L’enfer commence à perdre ses forces et, avant de proclamer la victoire totale qui sera changée avec éclat à la nuit pascale, nous sentons déjà son emprise se relâcher, son pouvoir se détruire, sa puissance s’effondrer. Alors l’enfer agonisant pousse par trois fois ce cri de détresse : « mon pouvoir est aboli. J’ai reçu un mort semblable à tous les morts, mais je ne puis le retenir. Il me dépouille de ceux qui étaient sous mon empire ».

Les matines se terminent par des versets de psaumes proclamés avec force : « Lève-Toi, Seigneur mon Dieu ! »

Avant la lecture de l’Evangile, un nouvel appel : « Que Dieu se lève ! »

Dans la vie de tout disciple, il y a des périodes où le Maître semble se retirer et demeurer absent. Les femmes de Galilée suggèrent quelle doit être notre attitude en de tels moments : garder le regard fixé vers Lui, préparer les parfums de nos affections et de nos œuvres pour les offrir dès maintenant à l’Ami que nous ne voyons pas, sans aucune agitation, en gardant le Sabbat.

Nul n’a jamais vu Jésus sortir du tombeau, aucun témoin n’a pu voir le Christ ressusciter, aucun récit humain ne peut raconter cet événement qui bouleverse les lois de la mort et de la nature. Les Evangiles gardent volontairement le silence…

Cependant, des femmes…

 

 

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