Marc 11, 11-25

L’’événement choc du Temple semble comme pris en étau dans le sort du figuier « n’ayant que des feuilles ! »  Deux gestes prophétiques qui dénoncent un même essentiel : Jésus est affamé d’une « foi de Dieu » ( J. Delorme « L’heureuse annonce selon Marc II ») qui reçoit tout de lui gratuitement et non d’un culte qui doit payer ce que le Père offre si généreusement. D’une foi divine à transporter les montagnes ! Tables et sièges sont renversés ; vendeurs et acheteurs chassés. « Ma maison sera appelée maison de prière pour tous les peuples », annonçait le prophète Isaïe. Le parvis des païens ne peut être bafoué : «  Jésus ne laisse personne traverser le Temple en portant quoi que ce soit »

Les feuilles du figuier dont Adam et Eve, au commencement de l’Histoire, couvraient leur nudité (Gn 3,7) s’envolent. L’arbre est desséché jusqu’aux racines. Il ne répond pas à la faim d’une relation en vérité avec l ‘(A) autre : « Et quand vous êtes debout priant, remettez… »

« Comme vient un jour où l’arbre ne donne plus l’apparence de soutenir le désir puisqu’il est sec, ainsi viendra un temps où le Temple sera vu dans son inaptitude à devenir « maison de prière ». Ce jugement radical n’accuse pas le sanctuaire comme tel. […] Nous sommes confrontés à un désir tel qu’aucun Temple ne peut y répondre. » ( J. Delorme « L’heureuse annonce selon Marc II »)  Un désir tel que ce Temple, c’est « son Corps » Jn 2, 21

« Le corps du Christ ! Cet autel-là, partout il t’est possible de le contempler, dans les rues et sur les places, et à toute heure tu peux y sacrifier. » (J. Chrysostome)

Un commentaire

  1. AYEZ FOI EN DIEU … TOUT CE QUE VOUS DEMANDEZ DANS LA PRIÈRE, CROYEZ QUE VOUS L’AVEZ OBTENU, ET CELA VOUS SERA ACCORDÉ … QUAND VOUS VOUS TENEZ EN PRIÈRE, SI VOUS AVEZ QUELQUE CHOSE CONTRE QUELQU’UN, PARDONNEZ (Mc 11, 11-25). La foi suscite l’espoir, et c’est l’espoir qui fait vivre et nous porte vers la prière. Ou plutôt, la prière est la conséquence d’un cœur qui vit, croit et espère. Car, s’il n’y a plus d’espérance dans ce que nous désirons, la prière devient sans objet, sans motivation. Il n’y a donc pas de foi sans prière, tout comme il n’y a pas de prière sans espérance : tout se complète et s’entrecroise dans un même et unique langage : celui de l’amour et de la confiance en DIEU. « Ayez foi en DIEU et tout ce que vous demanderez, vous sera accordé » : telle est la logique de la relation avec DIEU. La foi précède la prière ; elle anticipe sur nos demandes. Nous n’allons pas à DIEU, pour Le mettre à l’épreuve ou alors, avec un cœur encore immergé dans le doute, la peur ou l’incertitude. DIEU n’est pas non plus le dernier rempart vers qui se tourner, quand d’autres voies ne nous donnent pas satisfaction. Auquel cas, nous faisons de LUI un pur distributeur automatique mis à notre disposition, afin de répondre à nos besoins et désirs, en cas d’urgence. Et l’incrédulité consiste souvent à voir DIEU sous cet angle-là, c’est-à-dire, CELUI que nous pouvons manipuler à notre guise et qui n’existe que pour satisfaire nos désirs ou nos caprices, parfois égoïstes. Ce qui laisserait croire que c’est nous qui donnons vie et existence à DIEU. Or, tel n’est pas le cas. Car, la créature ne peut se substituer au Créateur ; DIEU ne peut pas être limité dans ses actions. IL est DIEU justement parce qu’Il existe depuis toujours, indépendamment de nous et qu’IL va au-delà de tout ce que nous pouvons penser et espérer. IL est le DIEU de l’impossible. D’où la foi en LUI, afin de nous permettre aussi de surmonter ce que nous croyons impossible. Et tout part de la prière : prier pour ne pas entrer en tentation ; prier avec foi et conviction, afin d’obtenir ce que notre cœur désire ; mais aussi, prier, pour affermir notre cœur dans l’amour et apprendre à pardonner en vérité, c’est-à-dire apprendre à alléger nos fardeaux, ainsi que ceux des autres. Mais prier c’est aussi apprendre à assouplir et à adoucir nos cœurs, pour les rendre moins rigides. Prier c’est permettre au cœur, et non plus simplement à la raison, de communiquer avec DIEU. Car, ce que le cœur partage avec DIEU, la raison ne le perçoit pas toujours. Bonne journée de méditation et de travail
    Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua

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