Marc 7, 14-23

Jésus était en discussion avec les scribes et les pharisiens ; ceux-ci avaient surpris les disciples en flagrant délit de non observance d’une prescription ajoutée par eux à l’Écriture. Mais aux yeux de Jésus, la pureté extérieure ne garantit nullement celle du cœur. Parfois, elle la dissimule même !
Il faut donc s’atteler à « travailler » l’intérieur. Nous le savons blessé et malade, et personne n’est étonné d’entendre la longue liste des désirs mauvais qui habitent le cœur, émergent régulièrement et essaient d’occuper toute la conscience. Comment s’attaquer à tant de mauvaises graines qui asphyxient, tordent et pervertissent ?
Ce cœur est aussi et d’abord le réceptacle de quelque chose de bien plus puissant : la Parole semée en nous, capable de nous sauver, de nous donner la vie et de nous guérir. Or, seul ce qui vient de cette Parole est appelé à survivre en nous ; le reste est voué à la perdition, tôt ou tard.
C’est donc à cette semence qu’il faudrait donner toutes ses chances. Surtout lorsque l’affrontement avec la face obscure et cachée de notre personnalité se produit. Il faut engager résolument le combat. Et nous savons que nous n’en sortirons pas vainqueur par nous-mêmes. Seule la grâce de Dieu, accueillie au sein des contradictions qui tiraillent douloureusement, finira par triompher. « Je ne fais pas le bien que je veux et commets le mal que je ne veux pas. Or, si je fais ce que je ne veux pas, ce n’est plus moi qui accomplis l’action, mais le péché qui habite en moi. […] Malheureux homme que je suis : qui me délivrera ? » (Voir Rm 7) Voilà comment saint Paul réécrirait sans doute ce passage d’Évangile. Il termine par la question qui nous brûle aussi. Elle suspend le temps… et retombe, au verset suivant, en action de grâce ! « Grâce soit rendue à Dieu par Jésus-Christ, notre Seigneur ».
Ce combat a un sens et une bienheureuse issue : que la grâce soit vraiment grâce. Il est encore une autre harmonique à ce secret : la puissance de Dieu se déploie dans la faiblesse.
Point de découragement donc devant nos faiblesses et nos combats, juste un peu de persévérance et de confiance.

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