Marc 8, 14-21

« Prenez garde au levain des pharisiens et au levain d’Hérode ! »
MANQUE
Panique! dans la barque avec Jésus…, non qu’une tempête s’annoncerait ou que Jésus y dormirait, mais les disciples ont oublié d’emporter des pains. Et cet oubli malencontreux (ou salvateur ?) les renvoie à leur faim et à leur peur de manquer. Mais peur de manquer de quoi, au juste ? puisqu’il ont Jésus avec eux, et qui a Jésus possède tout…
Le lecteur averti de l’évangile selon saint Marc lui, sait qu’il y a eu deux multiplications des pains au chapitre 6 (pour les juifs) et 8 (pour les païens), et Jésus d’inciter ses disciples à en faire mémoire, insistant aussi sur les « restes » de ce repas providentiel : « Quand j’ai rompu les cinq pains pour cinq mille personnes, combien avez-vous ramassé de paniers pleins de morceaux ? » Ils lui répondirent : « Douze. – Et quand j’en ai rompu sept pour quatre mille, combien avez-vous rempli de corbeilles en ramassant les morceaux ? » Ils lui répondirent : « Sept » (v.19-20).
« C’est dire combien Dieu prend soin des tous ses enfants. « Ne vous faites donc pas tant de souci ; ne dites pas : “Qu’allons-nous manger ?” ou bien : “Qu’allons-nous boire ?” ou encore : “Avec quoi nous habiller ?” Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin » (Mt 6,32).

Juste avant cette discussion, Jésus leur avait parlé du « levain des pharisiens » et du « levain d’Hérode », dans une parabole permettant d’expliquer l’ancien contre le nouveau, la contamination contre la fécondité, les limitations humaines contre la vie en plénitude, la répétition mortifère contre l’inauguration d’une nouvelle vie, celle d’une nouvelle Alliance.
Car le levain, cet organisme vivant, par ses qualités chimiques de transformation, symbolise le cycle de la vie et l’éternel recommencement. Le pain « azyme » pur de tout ancien levain, fabriqué et consommé en toute hâte par le peuple hébreu fuyant l’esclavage est l’image de cette radicale nouveauté qu’offre le Christ en la force de la Résurrection. Il faut tout perdre, tout laisser pour le suivre, dans un changement de logiciel qu’oblige toute conversion.

Le nouveau pain levé des églises orientales, n’est gonflé que par le souffle de l’Esprit Saint, celui-là même qui a relevé Jésus des enfers et du tombeau. « Dieu qui fait toute chose nouvelle quand passe le vent de l’Esprit », viens féconder nos vies de baptisés, viens souffler sur nos routes pascales ! Bon Mardi gras !
« Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît » (Mt 6,33).

Un commentaire

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.