Séparation
Le texte commence sur un ton de confidentialité… Jésus se sépare des foules, et, au secret d’une maison, avec ses disciples seuls, il ouvre leurs intelligences à la parabole du bon grain et de l’ivraie. Tout leur est révélé du jugement des temps derniers (v.39-42).
Alors que la parabole insistait sur la vie du bon grain qui pousse quoiqu’il arrive… l’explication semble se concentrer sur la purification. Une fois les protagonistes de la parabole identifiés (bien ou mal), le « vivre ensemble » n’est plus possible, il ne peut plus y avoir de confusion. Jésus sépare, sans compromission, le Royaume et la fournaise. Dieu ne peut avoir part au chaos, il a créé le monde en séparant et en nommant ; Jésus fait de même, sa parole tranche et donne la nouvelle lumière, celle des « justes [qui] resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père » (v.43).
C’est aussi au secret et dans la confidentialité de l’oraison que le cœur du priant se purifie et se prépare à l’union divine, comme un Ciel sur la terre. L’image de la fournaise n’est pas sans rappeler l’enseignement de saint Jean de la Croix et de la bûche. La flamme la dévore, purifie et éclaire, dans un même feu d’amour, « surtout pour rendre possible un contact réel avec Dieu » (Iain Matthew, L’impact de Dieu, p.89).
Cette explication est Bonne Nouvelle, car nous ne craignons ni n’avons foi en un monde manichéen de purs contre les impurs, de justes contre les pécheurs.
Le Salut est universel et concerne tous les hommes, la parabole est bien proclamée à toutes les foules, à toutes créatures créées à l’image et à la ressemblance divine. Jésus instruit les disciples en secret, car c’est à eux qu’incombent la fructification et la diffusion de sa Parole, à tous ceux qui ont des oreilles : « celui qui a des oreilles, qu’il entende ! » (v.43).
Un commentaire
Seigneur, c’est toi qui sème le bon grain.
Entre tes mains, fais que je devienne ce bon grain, à tout instant du jour.
Afin que, semer dans le monde, que je ne sois cause de chute pour personne.
Amen