Matthieu 14, 1-12

Difficile pour un homme engoncé dans le ‘pouvoir’ d’être libre ! Pauvre Hérode conduit, dirigé par la peur ! Sous des apparences et des signes extérieurs de puissance tremble un être qui n’ose être lui-même.
Hérode a le pouvoir ? Mais la peur semble avoir tout pouvoir sur lui, et le « prophète »en a payé le prix fort.
Dans le premier testament, Dieu nous avait déjà habitués à ‘l’indicatif’ de sa présence, trois mots que Jésus reprendra souvent : « ne crains pas », « n’ayez pas peur ». Depuis le jardin des origines, l’Adam est infecté par le virus de la peur. Dieu peut l’en délivrer s’il ne tente toujours de cacher ce qui le mine et l’opprime ; alors seulement, la grâce, douce et bienfaisante, peut le rejoindre.
Aujourd’hui, pourquoi ne pas imaginer ce qui aurait pu se passer si Hérode avait tenté d’être dans la vérité ? On ne refait pas l’histoire, mais nous avons le pouvoir de ne pas laisser la nôtre répéter les enfermements de nos ancêtres. « Aujourd’hui, ne fermons pas nos cœurs » (Cf. Ps. 94)
Imaginons et laissons-nous transformer.
Hérode entend parler de ce que fait un certain Jésus. Il ne sait pas qui il est vraiment. Abandonnant sa mauvaise conscience, il prend le risque de l’inviter chez lui. Il se souvient bien de ce qu’un certain Jean lui a dit, mais il choisit de laisser enfler la Bonne Nouvelle : « Il sauve », plutôt que de laisser le pouvoir à la folle du logis qui le fait « psychoter ». Elle complique tellement la vie, celle qui n’est pas une fée mais un bien mauvais génie ! Alors, Hérode fait entrer Jésus en sa demeure et lui dit : « ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait. Rends-moi la joie de ton salut ». (Cf. Ps. 50) .
Et nous, et moi, est-ce que je dis : « je me taisais et me forces s’épuisaient (…) ta main pesait sur moi (…). Je te fais connaître ma faute, je rends grâce en confessant mes péchés. (Cf. Ps. 31) A chacun de risquer ses mots, sa présence, ses silences lourds de culpabilité. A l’intime, chacun pourra sans doute entendre de quels chants de délivrance il est entouré. Il faut faire un petit pas, risquer le mot qui reconnaît et offre sa pauvreté, car rien ne peut se faire sans l’engagement de notre liberté : aussi entravée soit-elle, elle demeure, et elle ouvre des portes à la joie ! Et nous savons qu’à force de confiance, les peurs s’érodent, les comportements déviés se redressent. La mort n’est plus au rendez-vous. Et nous devenons transfigurés, nous sommes recréés.

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