Matthieu 14, 13-21

Ils n’ont pas besoin de s’en aller !

Les foules quittent les villes, leurs maisons, leurs sécurités, leurs habitudes, … pour suivre Jésus qui s’est retiré au désert pour prier ; ils quittent à pied, sans rien emporter, tels des disciples.

© hospitalité bordelaise

Au désert se produit alors une rencontre de manque à manque ! Celui de Jésus qui s’est fait pauvre pour rejoindre l’humanité, et celui des hommes, assoiffés de sens, fragiles, et impuissants devant la maladie. Jésus, saisi de compassion, se met à guérir les malades sans calcul… Il laisse parler son cœur. Il est touché aux entrailles par les visages et les regards qu’il croise, par les traits tirés de ceux qui ont marché longtemps pour lui présenter leurs infirmités, par cette humanité qui attend une parole de consolation, d’espérance, de vérité… Seule la pauvreté de Jésus qui ne peut rien faire qu’il n’ait reçu du Père, peut apaiser leur manque. Seul le Pauvre par excellence peut entendre le cri des pauvres.

Quel contraste avec la demande, on ne peut plus rationnelle et peu compatissante des disciples : « renvoie donc la foule … qu’ils aillent s’acheter de la nourriture… ». Crispés sur leur manque et leur impuissance, ils ne peuvent entendre le cri de leurs frères humains.

La réponse de Jésus ne se fait pas attendre : « ils n’ont pas besoin de s’en aller … donnez-leur vous-mêmes à manger » Les disciples, à qui nous ressemblons, ont-ils oublié que Dieu nourrit son peuple au désert ? N’ont-ils donc pas encore compris qu’à l’image de leur Maître, ils ne peuvent donner que ce qu’ils ont reçu et qu’ils ne soulageront leurs frères, qu’à partir de leur propre manque assumé ?

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