Matthieu 16, 13-23

Jésus aimerait sans doute être reconnu par ceux qui cheminent avec lui, ses disciples, pour ce qu’il est en vérité. Il interroge et nous nous interrogeons aussi : qui est-il vraiment celui en qui nous avons mis notre confiance et toute notre espérance ?
Impulsifs comme Pierre, répondrons-nous dans la spontanéité de notre amour et le feu de la séduction ? Qu’est-ce qui fonde l’assurance de notre répartie ?
Jésus l’explique à Pierre : c’est par la grâce qui lui est faite qu’il peut le reconnaître comme son Dieu, sa vie, son salut, et non par sa perspicacité d’homme laissé à ses propres forces. S’il a pu faire le saut de la foi, c’est parce qu’il a été poussé, attiré par un don secret du Père.
Mais ce n’est là qu’un tout premier pas. Car une foi bien intentionnée peut encore être ambiguë, menacée par les événements et les circonstances. Et Pierre pourra être appelé « homme de peu de foi », voire « Satan ». Il continuera d’être taraudé par le doute, le désir d’échapper à tout prix à la souffrance, voire succomber à la peur et renier celui dont l’appel a bouleversé et illuminé sa vie.
Passe derrière moi Satan ! Pierre continue-t-il de contempler le visage de celui qui ne ménage rien ni personne parce qu’IL croit vraiment en l’homme, envers et contre tout ?
Mais, à qui irions-nous ? (Cf. Jean 6, 68)
A qui irions-nous lorsque les autres paroles qu’on nous propose nous séduisent par leur seul vide d’exigence ? […] Lorsque finalement Jésus est le seul à nous appeler vraiment, sans nous convoquer, à nous appeler par notre nom et non par notre fonction, nous appeler par le son singulier de notre identité ? […] Lorsque nous sommes à ce point perdus qu’à bien y réfléchir nous ne saurions plus dire quel visage a la mort, quel visage a la vie, comment les distinguer ? (MMC, Détails d’Évangile)
Alors, avec ta seule grâce, Seigneur, j’ose te redire : Tu es le christ, le Fils du Dieu vivant !

2 commentaires

  1. « AU DIRE DES GENS, QUI EST LE FILS DE L’HOMME ? » … « ET VOUS, QUE DITES-VOUS ? POUR VOUS, QUI SUIS-JE ? » (Mt 16, 13-23). Pour chaque projet à concrétiser et qui exige un enracinement radical, toujours plus concret, il est nécessaire souvent de faire une halte, s’arrêter pour évaluer le chemin parcouru, la croissance réalisée, les limites franchies, mais également les étapes qu’il nous reste encore à faire. Car, c’est dans ces différentes pauses que l’Homme apprend à mettre en œuvre l’esprit de discernement. JÉSUS a parcouru tant de chemin avec ses disciples, réalisé beaucoup de miracles et de prodiges ; même les païens sont fascinés par son action et s’approchent de LUI, pour bénéficier des miettes qui tombent de la table des maîtres. Et pourtant, CELUI qui est bien plus qu’un prophète et qui surpasse la sagesse de Salomon, n’a pas connu un bon accueil chez LUI, auprès des siens. Ceux qui étaient censés reconnaître son action salvifique, sont ceux-là même qui mettent en doute son identité. Comme quoi, rien ne garantit que les nôtres nous portent à cœur, quand bien même nous accomplissons pour eux des prodiges et d’énormes sacrifices. Tout au contraire, le malheur de l’Homme vient souvent de ses plus proches. Et le CHRIST doit donc se rassurer que ceux qui partagent sa vie quotidienne et intime ne sont pas juste de simples spectateurs, qui voient en LUI un simple homme de miracle ou encore un distributeur automatique de biens et de services. D’où cette double interrogation : « au dire des gens, qui suis-je ? » ; « et pour vous, qui suis-je ? ». Il s’agit de passer de l’opinion populaire à un rapport plus intime, qui convoque tout notre être, notre rapport à DIEU, le regard que nous portons sur LUI. Est-ce un simple homme de miracle dont nous convoquons l’amitié quand nous sommes dans le besoin ou alors, l’ami le plus intérieur, en qui nous mettons toute notre confiance et vers qui nous nous tournons aussi bien dans les moments de joie que dans les moments de peine ? Même si nous recevons la foi des autres, ce don doit devenir nôtre, grâce à un vécu confiant de la foi où nous nous intégrons progressivement et dans un rapport plus intime à DIEU. C’est donc cette identité personnelle que nous avons de DIEU, qui garantit aussi notre croissance ou non dans la foi. Bonne journée de méditation et de travail
    Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua

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