Matthieu 2, 13-18

 La nuit de Noël, nous recevions l’annonce d’une grande joie (Lc 2, 11). Et aujourd’hui, trois jours plus tard, un cri s’élève dans Rama, pleurs et longue plainte, c’est Rachel qui pleure ses enfants, et ne veut pas être consolée, car ils ne sont plus (Mt 2, 18).
La joie de Noël peut-elle tourner le dos aux gémissements du monde, des hommes, des frères, des plus petits ? Dieu lui-même, en Jésus, son Fils, se glisse au milieu de ces convois d’humains, harassés par la longue marche, angoissés par les dangers du chemin, voyageurs sans bagage, à l’avenir incertain, pourchassés par les puissants, exploités, achetés.
De la nuit de Noël à la nuit de Pâques … L’enfouissement de Dieu en notre humanité n’échappe à aucune de nos traversées, jusqu’à l’ultime passage de la mort.

L’Enfant Jésus, en ce jour pourtant, échappe au génocide perpétré par Hérode. Surgit alors la question lancinante, et sans réponse, que tant de survivants se posent : pourquoi moi ?
Mais la seule question qui puisse trouver réponse n’est-elle pas pour quoi ai-je échappé, moi ? Le geste de Joseph s’est ouvert à la vie, à l’accomplissement de la promesse : d’Egypte, j’ai appelé mon Fils (Mt 2, 15). Oui, Celui qui survit, l’Elu, ne peut que regarder vers l’avenir et coopérer au dessein de salut de Dieu pour tous les sans voix.

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