Matthieu 9, 14-17

INCOMPRÉHENSION
Les disciples de Jean le Baptiste s’approchent de Jésus pour lui poser une question concernant la pratique du jeûne et du respect (ou non ?) des usages religieux.
Jésus ne répond pas directement à la question par oui ou non, par bien ou mal ; mais il ouvre à une réflexion et une dynamique de sens en plongeant ses interlocuteurs dans les racines de l’Alliance (« la noce », « l’époux », « le vin », « le vêtement neuf »). 
Jésus n’est pas un arbitre ni un juge… alors il esquive le « règlement » pour « être en règle » – qui serait une vision bien limitée de ce qu’il vient de proclamer aux foules : « Allez apprendre ce que signifie : Je veux la miséricorde, non le sacrifice. En effet, je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs » (v.13).

Anges de feu, Pentecôte 2020, ©CSJ Mechref.
Jésus recentre le débat de la pratique sur la finalité (l’union) : que tous soient rassemblés dans la Maison du Père, plongés dans l’Amour indéfectible et éternel de Dieu. Par quels moyens ? L’ascèse y contribue, et Jésus ne dénigre pas le jeûne « des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ; alors ils jeûneront » (v.15). Mais, pour aujourd’hui, il se révèle Époux, Présence, absolue Nouveauté, et Parole d’autorité : il est le vin à boire, il est le vêtement nouveau à porter, il est la Fête, il est le Pardon appelant tous les pécheurs sans exclusion ni mérite, il est Communion…
Juste après cette discussion, il ira derechef réveiller la petite fille d’un notable juif et se laisser toucher par la femme hémorroïsse, car poser un acte de guérison, délivrer une enfant de la mort et libérer une femme de son mal, plongent au cœur de sa mission salvatrice de compassion et de miséricorde. C’est la mise en pratique du Salut intégral.
Et pour nous, entendons-nous dans cet évangile, l’urgence de la conversion, hors du conservatisme, de la routine, et du fantasme de la perfection ? Osons-nous jeter nos vieilles outres sèches et rabougries pour laisser Jésus remplir nos cœurs de l’ivresse de sa Parole ? Avons-nous l’audace de déchirer nos oripeaux pour nous laisser revêtir de la robe des noces, celle de notre baptême d’eau, de sang et de feu ? 
Savons-nous écouter dans les évènements, déceler dans les signes des temps ce moment favorable au changement, à la nouveauté, au neuf, au nouveau ?

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