Les choses et les mots (Page 4)

Sœur Ghada, de la communauté de Paris, propose une nouvelle rubrique hebdomadaire : « Les choses et les mots »
Cette nouvelle rubrique reste ouverte à ceux ou celles qui se sentent inspirés…
A vos « choses » !

Billet argent 1 franc

Le billet d’argent

On te prend souvent pour le sauveur ! Tu donnes un pouvoir à celui qui te possède, un pouvoir qui n’est pas négligeable, celui de nous procurer le nécessaire, de nous protéger de la misère, de nous couvrir et d’être dans la dignité, de nous nourrir, de nous faire plaisir, et, aussi, de faire plaisir…

Mes sandales 

  Vous êtes roses ! Je vous porte depuis un moment. Vous étiez à ma grande sœur mais, ma sœur, quittant la maison, vous a abandonnées dans un coin. Un jour, je vous regardais de loin et j’ai eu l’impression que vous m’appeliez. Ma sœur vous manquait. Et je crois que mes pieds vous rappelaient les…

La photo

La photo

On te compare à Méduse dont le regard pétrifie celui qui se tourne vers elle. C’est peut-être un peu vrai, lorsque celui qui voudrait te prendre tente de te maîtriser, de t’imposer sa représentation du réel comme cadre, comme mouvement et comme couleurs. Mais celui qui t’écoute, celui qui t’obéit, rejoint au contraire un instant…

Réveil

Il me semble que rares sont les personnes qui te vouent une admiration ou une affection quelconque ! Tu crois toujours ce que l’on te demande la veille ! Tu ne t’es jamais demandé si c’était vraiment ce que l’on voulait ? Pourquoi ne prends-tu pas le parti de cette part en nous qui voudrait…

Chapeau, Monsieur !

Chapeau de paille, couvert de soleil, de poussière et de joie ! Tu couvres ce que je garderai à jamais secret. Ma misère ne concerne que moi ; mes tristesses et mes sombres pensées m’appartiennent. Tu m’entends le dire et tu acquiesces. Tu acceptes d’être mon complice, et à deux, nous décidons de ce que…

La tortue

Cadeau pour toi, je ne peux pas te l’envoyer. Tu ne pourras ni la caresser, ni la porter sur ton cœur, ni non plus l’embrasser. Tu ne peux que la regarder en me regardant. C’est peut-être mieux ainsi. Si tu la prenais, une fois pour toutes, tu ne me regarderais plus et je ne pourrais…

La bougie

Allumée depuis bien longtemps, tu veilles. Quand je n’en peux plus, tu veilles. Tu veilles sans bruit. Ta prière est d’autant plus vraie qu’elle se passe de mots ; elle n’est que lumière. Ta flamme consume la cire et laisse place à la transparence. Elle me libère de l’image que j’ai du bien. J’attendais de toi…

Mon livre

Presque une déclaration, plus qu’une déclaration. Libre et libérant, tu me transformes, tu me révèles, tu deviens avération de ce que je vis, de ce que je suis, de ce qu’il est aussi et de ce qu’il vit. De limites, tu n’imposes que celles du nombre de tes pages et des mots qui leur donne…

Mon presse-papiers

  Cadeau d’une amie, tu t’imposes, aussi bien sur le papier que sur ma chair. Tes couleurs disent la joie de l’amitié et ton poids dit le sien. L’amitié, c’est beau, mais aussi ça pèse, ça presse ! l’amitié empêche de s’envoler et de partir dans tous les sens. Elle le fait sereinement et en…

Ma tasse de café

Chaque matin, tu es la première à me toucher les lèvres. Tu sais déjà ce à quoi je pense. Je te raconte mes rêves au rythme des gorgées, et, à ce même rythme, tu te vides, accomplissant ainsi une tâche que tu n’as de cesse d’accomplir. Avec tes camarades, partout dans le monde, vous formez…