Jean 10,31-42

RETOUR À LA SOURCE
Retour aux sources et au silence. Jésus ayant épuisé tout argumentaire contre ses détracteurs venus le lapider et l’accusant de blasphème, revient là, où Jean le Baptiste appelait à la conversion, annonçait et témoignait de celui qui devait venir, celui dont il n’était même pas digne de dénouer la lanière de ses sandales (Jn 1,27).
La violence contre le Fils de Dieu monte encore d’un cran, ses ennemis sont à bout, les poings serrés sur les pierres qu’ils veulent jeter sur lui. Cette scène a couleur de persécution et goût de mort annoncée.
Pour nous lecteurs et disciples d’aujourd’hui, les cris du prophète Jérémie et du psalmiste (Ps 117) éclairent l’intime du Fils devant son Père jusqu’à sa Libération.
« Dans mon angoisse, j’appelai le Seigneur ; / vers mon Dieu, je lançai un cri ; / de son temple il entend ma voix : / mon cri parvient à ses oreilles. […] Louange à Dieu ! / Quand je fais appel au Seigneur, / je suis sauvé de tous mes ennemis »
Ces deux prières désespérées nous parlent de Dieu proche et agissant, continuellement, en celui qui espère tout de lui, qui lui remet toute sa confiance et sa vie. Elles sont la source des œuvres du Père que Jésus manifeste pour nous et que les Juifs refusent de reconnaître, annulant cette parole « vous êtes des dieux vous tous » ! (v.34-35).
Finalement, c’est cette possible union entre Dieu et sa créature que refusent les Juifs « que le Père est en moi, et moi dans le Père » (v.38). Ils se sont accommodés d’un Dieu inaccessible et lointain qui ne peut que nier la divinité de Jésus et rejeter le mystère de l’Incarnation et son corolaire immédiat, à savoir que Dieu nait aussi en chaque âme qui l’accueille.
Les œuvres bonnes accomplies dans le Père obligent à une conversion profonde et à une vie de foi, totalement abandonnée et audacieuse, risquant un « fiat » à réinterpréter chaque jour. Ce n’est pas tant que ces hommes refusent Jésus qui est triste, mais qu’ils sabotent l’espérance même d’un Dieu qui les ferait fils et frères ensemble, en les transformant du dedans, par la foi au Dieu révélé en Jésus.
Allons, avec le Christ, au bord de ce Jourdain, au bord de notre baptême qui, nous plongeant dans sa mort et sa renaissance, nous fait entrer dans la Passion et nous rend participants de l’offrande de Jésus.
« Chantez le Seigneur, louez le Seigneur : il a délivré le malheureux de la main des méchants » (Jr 20,13).

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