Jean 7, 1-2.10.14. 25-30

« Nous savons d’où il est, qui il est ! ». Vraiment ? Et pourtant, « au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas » (Jn 1, 26).
Il est souvent heureux que nous puissions dire de quelqu’un : ´je le connais`, comme une exultation qui signifie que j’ai été touché, ébloui, fasciné par lui et qu’une relation a surgi entre nous. Quelle différence avec : ‘je sais qui il est`. Cette dernière affirmation semble avoir la maîtrise d’une origine, emprisonne dans la perception qu’on a d’un être, étouffe et juge. Et c’est l’angoisse, la peur, une blessure cachée, non reconnue qui fait dire et vivre cela. Le chemin de la libération, de la liberté de l’amour est et sera de ´passer` d’une affirmation à l’autre, par décision et par grâce. Il nous faudra nécessairement consentir à une d’une dépossession. Ce sera alors la voie d’une heureuse aventure en pauvreté, l’ouverture au mystère d’une relation et un retour vers « la source qui jaillit et fuit, malgré la nuit ».
Si nous savions combien il est libérant pour soi-même et pour les autres de pouvoir dire : je ne sais pas ! C’est ce que dit et vit Jésus en sa pleine humanité. Dans cette péricope, il semble ne pas savoir ce qu’il veut ! Aller ou non à Jérusalem ? Est-ce le moment, l’heure ? Qu’est-ce qui va déterminer sa décision ? En lui ce désir de feu d’essayer de toucher le cœur de ses frères, dans le lieu même qu’ils ont choisi comme espace de rencontre avec le Dieu de leurs pères, là où ils veulent être ouverts à « toute parole qui sort de la bouche de Dieu », mais aussi lieu de grandes tentations, comme en jardin d’Eden. (Cf. Dt 8, 3, Gn 2 et Mt 4).
Pour entendre, il faut tendre l’oreille et laisser résonner les questions sans vouloir y répondre absolument. Qui est-il ? Où est-il ? Où va-t-il ? Pourquoi ? C’est vrai pour ce qui concerne Jésus et c’est vrai pour nous. Il n’est que de prendre appui et de nous engager toujours davantage en un chemin de foi et de confiance, acceptant de nous laisser déloger de nos certitudes plombées.
Nous voilà encore et toujours renvoyés à notre responsabilité, nous qui sommes de cette foule versatile et partagée mais aussi de ces auditeurs touchés en plein cœur, assoiffés de ce « je ne sais quoi que l’on vient d’aventure à trouver ».

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