Luc 11, 5-13

Avec l’Ami, auprès du Père…

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© Zao Wou-Ki

Deux paraboles pour imprimer en nous les dispositions de la prière du cœur…

Par la première, Jésus nous invite à oser aborder Dieu « sans gêne », sans apprêt, sans calcul : « Si l’un de vous a un ami… ». Thérèse d’Avila comprend ainsi la méditation et la prière de demande : « Nous pouvons, par la pensée, nous mettre en présence du Christ, lui tenir toujours compagnie, lui parler, lui recommander nos besoins, nous plaindre à lui dans nos peines, nous réjouir avec lui dans les consolations, nous garder de l’oublier… (Livre de la Vie, 12, 2-3). De quel « oubli » devons-nous être guéris ? Sans doute de l’oubli de son inconditionnelle amitié, de cette précédance radicale de son attention à Lui pour tout ce qui touche notre humanité : « Telle est la conduite que tient notre Sauveur vis-à-vis de nous, en toute vérité et sans l’ombre d’une feinte. Il se fait notre sujet et il veut que nous soyons les souveraines. Il se soumet à nos désirs… » (Chemin de perfection 28,4).  Si bien qu’il nous faudrait inverser le sens de cette première parabole de l’ami importun : c’est lui, le  Christ, qui « se tient à la porte et qui frappe », dans l’attente de notre plein consentement pour nous partager le pain de Présence, aujourd’hui…

« Et combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent »… La seconde parabole nous entraîne auprès du Père, tournés vers le Père. Nous n’avons même pas idée du don que Dieu nous réserve dès lors que que nous entrons dans le chant du désir, dans la demande confiante qui jaillit du cœur.

« O Fils de Dieu, comment nous donnes-tu, au nom de ton Père, tout ce qui peut être donné ? Ne veux-tu pas qu’Il nous regarde comme  ses enfants ? Et ta parole ne peut manquer de se réaliser ! Tu obliges ton Père à  l’accomplir, ce qui n’est pas une petite charge. Dès lors qu’il est notre Père, il doit nous supporter… Il doit nous pardonner lorsque nous retournons à lui comme l’enfant prodigue. Il doit nous connsoler dans nos épreuves. Il doit nous nourrir, comme il convient à un tel Père… Et en plus de tout cela, il doit nous rendre participants et héritiers de ses richesses, avec toi », Jésus… (Thérèse d’Avila, Chemin de perfection 29,2).

« O mon Dieu ! Comme il se voit bien que tu es le Père d’un tel Fils ! Et que ton Fils se montre bien le Fils d’un tel Père ! Sois béni éternellement ! » (Chemin 27,1)

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