Luc 14, 1-6

« La question du Sabbat »
00e_47Avant toute discussion et polémique, comme Jésus est lui-même acculé au légalisme des pharisiens, ne faudrait-il pas se mettre d’accord sur le sens premier du Sabbat … ? « Est-il permis, oui ou non, de faire une guérison le jour du sabbat ? » (v.3). Ou autrement dit travail et guérison sont-ils à mettre sur le même plan?
Une relecture attentive du Livre de la Genèse (Gn 2,3), ne nous montre-t-il pas (non un Dieu se reposant mais) un Dieu agissant en quatre verbes d’action : d’abord parce que ce septième jour, il « achève » son travail, puis il « s’arrête », pour enfin le « bénir » et le « sanctifier » honorant toute la beauté et la bienveillance des jours précédents et les rendant féconds.
Et si Dieu s’arrête, n’est-ce pas pour laisser la place à l’homme de continuer son ouvrage ?
C’est précisément, en ce jour-là, que Jésus agit : non pour travailler et continuer une quelconque besogne, mais pour réaliser pleinement sa vocation et mission de fils à la parfaite image et ressemblance du Père : aimer, sauver, libérer, guérir, pardonner, donner la vie … et projeter ceux qu’il rencontre dans la dynamique du jour suivant, le huitième jour, Jour de la Résurrection et de la Vie Nouvelle.
 00e_47bMais, son heure n’est pas encore venue. Les cœurs et les esprits sont claquemurés. Sa parole ne passe pas et il se heurte à l’incompréhension de siens, prisonniers de leurs silence (v.04 ; 06). L’homme souffrant d’hydropisie, retenant l’eau en tout son corps, ne fait-il pas mentir la promesse de Jésus : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive, celui qui croit en moi ! Comme dit l’Écriture : De son cœur couleront des fleuves d’eau vive. » (Jn 7,37-38).