Luc 21,34-36

La prière comme éveil
Nous voici au seuil de la nouvelle année liturgique et l’Evangile nous donne trois mots d’ordre pour entrer dans cette nouveauté :
– tenez vous sur vos gardes
– restez éveillés
– priez sans cesse
En ces temps obscurs, dans les pays en guerre, les pays ravagés de corruption et de banditisme, pays hantés par les démons de la haine de l’autre, de l’étranger, nous voici incertains pour oser l’espérance. Et pourtant ! Au chapitre 21 de Luc, que lisons-nous ? Jésus passe sa journée au temple et que voit-il ? Une veuve misérable qui dépose son obole, deux petites pièces. Cette femme pouvait se dire qu’elle n’avait rien, rien qui convienne à Dieu, à son temple et pourtant elle a cette audace de déposer tout ce qu’elle a pour vivre, telle la veuve de Sarepta qui prépare la galette avec une poignée de farine et un peu d’huile pour le prophète Elie (1 R 17, 12).
Se tenir sur ses gardes, c’est conserver présent au cœur la venue du Seigneur, en dépit des apparences, de tout ce que le monde donne à voir pour étouffer cette lueur dans nos obscurités : « Le Seigneur vient ». Le Seigneur nous avertit : « Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. » Lc 21,33

Tout ce qui nous alourdit, l’excès, le divertissement, la mondanité, l’inquiétude, le chagrin entrave notre course et le Seigneur, par sa Parole, nous affermit. Il nous offre cette jeunesse de cœur qui nous permet d’entrer dans cette course dont nous parle st Paul. « Je ne suis pas encore au bout, mais je poursuis ma course pour saisir tout cela, comme j’ai été moi-même saisi par le Christ Jésus. » Ph 3,12-14
L’éveil est une attention à ce/ceux qui nous entoure(nt). La vie des autres, la vie du monde nous interpellent, nous déplacent, nous questionnent. Entre l’indifférence et l’intrusion, demeure la juste distance de l’attention, qui bâtit la fraternité, l’amitié. Si la prière était cet espace de la Rencontre, hors du camp de l’entre soi asphyxiant, pour nous tenir éveillés, à l’écoute de la voix de fin silence. Le Seigneur nous aime et nos attend, debout, vivant comme des êtres de louange. Le peuple qui écoute Jésus l’a bien compris, lui qui vient à Lui dès l’aurore. Donne – nous Seigneur cette grâce de te chercher dès l’aurore et de dire avec le psalmiste : « Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aurore. » Ps 62,2.

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