Luc 7, 18b-23

CE QUE NOUS AVONS VU

Le Carmel fête, en ce jour, un des ses saints fondateurs : —après saint Élie et sainte Thérèse d’Avila— saint Jean de la Croix, chantre de la foi pure, parce qu’il n’y a, pour lui, pas d’autre chemin d’union à Dieu, pas d’autre expression d’amour que de se laisser guider pas à pas, à l’obscur de la foi. « Entrons plus avant dans l’épaisseur » (Cantique Spirituel, §36).

Ce Chemin est celui de la confiance, de l’ouverture du cœur, des yeux dessillés, et des oreilles attentives, pour une autre réalité, non plus frontale ni violente, mais qui se laisse chercher et trouver, dans une paix et une joie profonde ; car se dépouillant d’elle-même, la créature aimée de son Créateur fait l’expérience que rien ne lui est impossible quand elle se met en chemin, pas à pas, mue par son Dieu, sous l’action du Saint-Esprit…

 « Allez annoncer à Jean ce que vous avez vu et entendu : les aveugles retrouvent la vue, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle. Heureux celui qui ne trébuchera pas à cause de moi ! » (v.22-23). Dans l’évangile de la férie, l’évangéliste Luc appellerait déjà à ce chemin de foi, celui du discernement, savoir reconnaître les signes du Royaume, de la vie plus forte que la mort, de la libération, de la guérison, c’est-à-dire de la présence agissante du Seigneur, chaque jour et là où nous sommes.

« Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi. Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi » (Jn 17,20-21). Dans l’évangile selon saint Jean que le missel du Carmel nous donne à prier, en ce jour de fête, le fruit de la prière de Jésus à son Père, est bien la foi des disciples et l’union de l’âme à Dieu.

La Trinité s’initie à une nouvelle œuvre divine d’engendrement. Par la prière, nous pouvons devenir ces créatures nouvelles, ces adorateurs en esprit et vérité, qui, à leur tour missionnaires, témoignent de Jésus, « un » avec son Père. « Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître, pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux » (Jn 17,26).

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