Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas ? Mais pourquoi vous jeûnez, vous disciples de Jean et pharisiens ? Si vous jeûnez, pour que le monde fasse comme vous, le monde sera parfait alors.
Ce “pourquoi” exprime bien un donnant-donnant dans la relation à Dieu ainsi qu’aux autres.
Formulons autrement l’interrogation en faisant parler cette catégorie de gens dans le texte : “Nous jeûnons, nous gardons et regardons la loi, mais vous, vous ne faites pas pareil. Il faut que vous deveniez nous et soyez comme nous. C’est la loi parfaite”.
Qu’est-ce que la loi parfaite ?

Dans ce texte, comme dans tous les textes de l’Evangile, le Christ est au centre. Puisqu’il prend le centre, c’est clair alors qu’il divise deux mondes différents, dont il est le commencement d’un nouveau, représenté avec une outre neuve, son corps qui est le Temple nouveau. C’est lui qui par son incarnation, sa souffrance, sa mort et sa résurrection tissera l’ancien monde avec le nouveau, car les deux seront accomplis en un seul corps.
Jésus répond en essayant d’emmener plus loin et au plus large ceux qui l’interrogent : “Tant qu’ils ont l’époux avec eux, ils ne peuvent pas jeûner.” Oui ! L’époux est là, parmi eux, réjouissons-nous de sa présence.
Son absence imposera plus tard le jeûne, mais celui-ci n’est pas une tristesse, ni une justesse dans la justice, ni non plus un donnant-donnant dans les relations. Il est plutôt un long travail de préparation à la vraie joie, au rire et au sourire de la rencontre du Fils du Père qui met toute sa joie en lui. Le tissage quotidien de nos jours sera fait avec les quenouilles de l’amour. Aimer tous les jours sera la loi parfaite du monde nouveau.
Se priver de quelque chose, c’est consentir à son absence, et cette dernière est elle-même un jeûne. L’absence nous donne rendez-vous au creuset du tombeau vide. Ne soyons pas terrifies, c’est la Bonne Nouvelle au monde entier. Dieu est présent éternellement en nous par son Esprit, qui le réalise en nous.