Marc 4, 1-20

Ecoutez ! Comme cette foule assemblée sur le rivage, nous voulons bien écouter. Mais, que comprendre à cette histoire de semeur qui est sorti pour semer ? On ignore tout de ce qui est semé, car, le texte grec ne précise pas s’il s’agit de grain ou de semence : ils sont tombés, d’autres sont tombés … Ce lui qui a des oreilles pour écouter, qu’il écoute ! 

Vous ne savez pas ce que veut dire cette parabole-là ? Et comment comprendrons-nous le mystère du Royaume révélé dans toutes les autres paraboles, si celle-là en est la clé de lecture ?
Le semeur est sorti pour semer … Le semeur sème la parole. Ainsi, la Parole est la sortie de Dieu, elle est son expression dans le monde. Dieu se donne sans mesure dans la plus grande discrétion d’un ensemencement … Parole qui se perd dans l’air si elle n’est pas écoutée. Le Verbe, Parole semée parmi les hommes, est rejeté ou accueilli, et par là, rendu stérile ou extraordinairement fécond.

Ecouter ! Oui, mais comment ? Si notre écoute se limite à entendre sans écouter, la Parole s’efface aussitôt. Si nous réagissons immédiatement, la rapidité de notre réponse, même positive, empêche la Parole de s’enraciner en nous. Si nous écoutons puis passons rapidement à autre chose, la Parole passe, envahie par les multiples bruits d’instants successifs.
Mais, si nous écoutons dans un présent qui dure, si notre écoute se fait hospitalité de Celui qui parle, alors la Parole sera féconde en nos vies. Car, si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera, nous viendrons à lui, et nous ferons chez lui notre demeure (Jean 14, 23).

(D’après David-Marc d’Hamonville, Marc l’histoire d’un choc – Cerf 2019).

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