Marc 6, 14-29

Hérode, que dis-tu ?

© Yvette Metz, La lumière luit dans les Ténèbres

Si Jésus « gagne » en célébrité de par ses actes (nombreuses guérisons, pardon des péchés, autorité sur les esprits impurs, appel des pécheurs), les avis divergent sur son identité.

C’est tout l’écart – et le chemin à parcourir -, entre « entendre parler de lui » (v. 14), et le re-connaître, en une parole singulière.

L’évangéliste Marc nous fait assister au « qu’en dira-ton » du moment : « et l’on disait » (v.14), « d’autres disaient…et d’autres disaient… » (v.15).

Que dira donc Hérode ?

Sur ce chemin de la reconnaissance possible de celui dont il « entend parler », des faits « parlent en lui » (il a fait décapiter Jean-Baptiste, d’autorité), et font écran à cette reconnaissance, au point de se substituer à sa propre parole (« C’est Jean que j’ai fait décapiter, qui est ressuscité ! » v.16).

Invitation pour nous à prendre conscience, mais dans la dé-maîtrise, de ces « paroles qui parlent en nous » et font obstacle à la reconnaissance du Fils de Dieu.

« De toi mon cœur a dit : « Cherchez ma face. »  C’est ta face, Seigneur, que je cherche, ne me cache pas ta face » (Psaume 27,8).

Un commentaire

  1. TOUT CE QUE TU ME DEMANDERAS, JE TE LE DONNERAI… LE ROI FUT VIVEMENT CONTRARIÉ ; MAIS À CAUSE DU SERMENT ET DES CONVIVES, IL NE VOULUT PAS LUI OPPOSER UN REFUS (Mc 6, 14-29). La célébrité peut parfois nous porter préjudice, surtout quand on ne sait pas contrôler ses émotions et ses pulsions intérieures. Une joie ou une colère extrême, male gérée, peut porter à des décisions ou à des actes regrettables. C’est ce qui arrive à Erode. Ému par le spectacle, il perd le contrôle de soi et se laisse emporter par la joie et l’émotion, au point de faire des promesses, dont il croit maîtriser tous les contours. Cet aveuglement le porte à faire décapiter Jean-Baptiste pour qui il avait pourtant de l’estime. Quand nos émotions ne sont ni contrôlées ni disciplinées, le pire peut survenir, l’irréparable peut se produire. Lorsque nos émotions incontrôlées dominent sur nous, elles nous rendent prisonniers et nous font perdre notre pouvoir de liberté. D’où l’importance de savoir discipliner et gérer nos émotions et plus encore de développer le don de la maîtrise de soi. L’homme fort de caractère apprend à se connaître et à cultiver son intériorité, à se fortifier dans la confiance en soi et dans la foi, afin de permettre à la grâce divine d’agir par-dessus-tout désir. Et c’est en cela que nous grandissons et croissons dans la foi. Car, croire en DIEU c’est aussi croire en nous-mêmes, nous mettre à son école, celle de l’humilité dans les ambitions et dans le pouvoir, afin de ne pas laisser nos instincts, nos craintes ou encore nos faiblesses dominer sur nous. La sobriété et la maîtrise de soi conduisent à l’absence de toute crainte et de toute peur, pour instaurer un monde de paix, de quiétude et de confiance. Bonne journée de méditation et de travail
    Abbé KANDI ACHILLE, Archidiocèse de Bertoua

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