Matthieu 20, 1-16

Un Maître injuste …

00c_38Elle est bien gênante cette parabole des ouvriers de la onzième heure, car elle fait s’écrouler nos bons principes : travailler plus pour gagner plus semble, dans ce Royaume, devenir travailler moins pour gagner plus ! Avouons que spontanément, comme les travailleurs de la première heure, notre regard sur ce Maître est pour le moins critique !

Pour nous faire comprendre la réalité du Royaume de Dieu, Jésus fait éclater notre logique de justice sociale. Une justice sociale bien stricte et bien huilée ne peut conduire ni au bonheur de tous, ni à une société fraternelle parce qu’elle délaisse ceux qui ne sont pas en état de mériter ce dont ils ont besoin.

La justice du Royaume n’a rien à voir avec nos justices sociales, ni avec nos conceptions du mérite. Elle est celle de l’amour, de la pratique d’un amour qui va jusqu’à être injuste à vue humaine, d’un amour qui se donne jusqu’aux limites tolérables de l’injustice ! C’est ce que fait le Maître de la vigne : il est bon, il donne à chacun, non pas selon ses mérites, mais selon ses besoins. Il donne selon sa prodigalité infinie. Il prend en compte non pas la production, mais la peine de chacun. Et qui peut juger de la peine sinon ce Maître bon, doux et humble de cœur ? Pour lui, chacun de ceux qui œuvrent dans son Royaume est digne de recevoir son salaire d’Amour.

Si telle est la justice de Dieu, alors son Royaume est un pays où il n’y a plus d’humains jaloux et plus de laissés pour compte… Qu’advienne entre nous ce Royaume !

3 commentaires

  1. J’ai lu un beau commentaire où l’auteur montre que cette parabole inverse les tendances de l’embauche: ordinairement, c’est le chômeur qui cherche un emploi; mais ici, c’est le patron qui va à la recherche des sans-emploi, montrant ainsi l’attention de notre Dieu à chacune des personnes qui vivent des recherches et qui ne trouvent pas. Et il le fait très souvent; alors qu’en fait, il pourrait n’agir qu’une seule fois pour embaucher. Ce qui montre le grand souci que prend Dieu, notre Père pour rejoindre les plus démunis.

  2. – Béni sois-tu, Seigneur, tu appelles à chaque instant et en tout lieu, qui tu veux …
    – Béni sois-tu, Seigneur, pour la grâce que tu nous fais d’être tes disciples bien aimés, que nous soyons de la première ou de la dernière heure.
    – Béni sois-tu Seigneur, quel que soit notre regard sur nos frères et sur nous-mêmes, toi tu es bon et juste envers chacun de nous.

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