Matthieu 9, 14-15

LE JEÛNE À L’ INTIME

D’emblée la question sur le jeûne des disciples de Jean et des pharisiens se comparant à celui des disciples de Jésus semble mal venue : regard sur l’autre, comparaison, voire jalousie… Tout cela ne vient-il pas contredire les recommandations de Jésus sur le jeûne secret et seul connu de Dieu ? « Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret » (Mt 6,17-18). La joie des amis de Jésus et leurs têtes parfumées disent la joie du banquet et des noces à venir, mais pas seulement…
Plateau repas, © CSJ Mechref, juin 2019
Nous pouvons lire au psaume 50 que le jeûne perçu comme sacrifice, comme « privation » n’est pas reçu du Seigneur, au contraire du « don », celui d’un esprit brisé, celui d’un cœur brisé et broyé. Le positif d’une vacance où Dieu trouve toute sa place.
C’est ce même mouvement dans la première lecture du prophète Isaïe. Celui-ci ne fait aucune référence ou éloge à l’application orthodoxe de la loi qui implique frustration, jalousie, et querelles. Mais le prophète s’attarde sur le mouvement intérieur du cœur : générosité, partage, paix, justice, cette sève qui irrigue toute la vie des fils de Dieu car elle est signe de sa présence et de son action à l’intime.
Le jeûne ne peut être que caché et à l’intime, don et offrande. C’est en cela qu’il est liberté et joie.
Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront vite. Devant toi marchera ta justice, et la gloire du Seigneur fermera la marche. Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ; si tu cries, il dira : « Me voici. » (Is 58,8-9a).

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